La fête liturgique de la Nativité de saint Jean le Baptiste a
une importance particulière. En général, la naissance des saints n'est pas
célébrée, on commémore plutôt le jour de leur naissance au ciel. Seuls le
Christ Sauveur, la Sainte Mère de Dieu et Vierge Marie et saint Jean ont un
office liturgique consacré à leur Nativité sur terre. Ces trois naissances sont
en effet extra-ordinaires : le Christ est né d'une Vierge ; la Vierge Marie
ainsi que saint Jean sont nés de parents stériles qui ont enfanté à un âge très
avancé.
Neuf mois avant ces trois Nativités, on fête liturgiquement la Conception
(appelée Annonciation pour le Christ).
L'office de la Nativité de saint Jean fait partie des offices composés à
l'image des 12 grandes fêtes : les stichères de la litie ne sont pas précédées
de la stichère du saint de l'église, les deux canons des matines sont consacrés
exclusivement au saint (et non précédés du canon de la Mère de Dieu), et la
célébration du saint se poursuit lors des vêpres et matines du lendemain. C'est
identifié par le signe dans le typikon, et non par le signe utilisé pour les saints honorés de vigiles «ordinaires».
(Rappelons que le signe est attribué aux saints honorés d'un polyeleos
; d'une grande doxologie, et pour les saints possédant six stichères au lucernaire
et six tropaires pour le canon.)
Entrer au monastère ce jour est une grâce particulière, car saint Jean est
considéré comme le fondateur du monachisme de l'ère chrétienne et la fête de sa
naissance, qui tombe nécessairement lors du carême des Apôtres, est
particulièrement honorée par l'Église (ce jour, le poisson est toujours
autorisé — à la différence de la fête de la Décollation du chef de saint Jean,
en novembre, qui est un jour de jeûne strict). Une grâce dont je suis
comblé.
Bonne fête aux Jean dont c'est la fête aujourd'hui !