Il reste quelques jours encore pour profiter de la cinquième édition de Monumenta au Grand Palais. Jusqu’au 21 juin, les visiteurs peuvent découvrir l’œuvre de Daniel Buren sous la grande nef de verre et d’acier. Buren, ce nom évoque pour le grand public les colonnes noires et blanches de la cour du Palais Royal. Il est avant tout un artiste in situ dont les créations procèdent de l’espace dans lequel elles sont présentées.
L’installation ressemble à un vaste champ surréaliste, un étang dont la lumière aurait remplacé l’eau où d’étranges végétaux, champignons translucides, nénuphars chatoyants s’épanouissent gigantesques et fragiles. De larges cercles de plastique coloré transparent soutenus par des piliers rayés, signature de l’artiste, filtrent la lumière de la verrière projetant au sol et au dessus des spectateurs minuscules des iridescences surnaturelles.
Excentrique(s) a été conçu pour répondre aux spécificités du site. Grâce imposante, monumentale légèreté, cette installation est un oxymore en trois dimensions, une expérience sensorielle qui joue sur la lumière, l’air, le volume. Et la couleur. Couleur crue et intense qui se matérialise comme l’élément central de l’œuvre au fur et à mesure de la découverte. Daniel Buren la considère comme le vecteur de la pensée pure.
Au centre du Grand Palais, des miroirs circulaires posés au sol reflètent sur un même plan les silhouettes des visiteurs et la coupole de la verrière, transcendant l’espace, concept singulier fusionnant les dimensions, trait d’union entre le lieu, l’œuvre et la présence physique de l’œil extérieur.
Les dimensions de l’installation ne permettent pas de la démonter sans la détruire afin de l’extraire. Elle va être découpée et il ne sera pas possible de récupérer les divers éléments dans l’optique d’un réassemblage en extérieur car les matériaux utilisés ne supporteraient pas les intempéries. Le caractère éphémère d’une éclosion végétale.
Excentrique(s), travail in situ joue aussi bien avec le lieu qu’avec le ciel au-delà de la grande verrière. Afin de profiter de la lumière exceptionnelle de cette voûte cristalline qui fait varier les impressions, les éclairages, les ressentis de l’œuvre, Daniel Buren recommande de se promener dans son jardin fantasmagorique un jour où éclaircies et nuages alternent, lorsque les mouvements du ciel animent l’espace de fulgurances lumineuses. Je viens de regarder la météo et il semblerait bien que le dimanche 17 juin réponde tout à fait à ses critères. Je dis ça, je ne dis rien…
Daniel Buren – Excentrique(s), travail in situ dans le cadre de Monumenta 2012
Jusqu'au 21 Juin 2012 sous la nef du Grand Palais : 1 avenue du Général Eisenhower, Paris 8
Entrée porte nord, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 19h (minuit du jeudi au dimanche) www.monumenta.com - Entrée : 5 euro