Synchronicité, sérendipité

Publié le 11 juillet 2012 par Mari6s @mari6s

Parfois le hasard fait bien les choses. Lui, ou la vie, le destin, l’univers, son grand architecte si vous y croyez, ou encore notre inconscient. Peu importe. Parfois ils nous envoient précisément ce dont on a besoin, au moment où on en a besoin. Jung appelle cela la synchronicité (l’occurrence simultanée d’au moins deux évènements sans lien de cause à effet, mais dont l’association a un sens pour la personne qui les perçoit).

Par exemple, il y a environ un an, pendant mon stage dans une bibliothèque, je découvre en feuilletant un livre le mot « sérendipité ». En rentrant chez moi, je le cherche sur Internet et découvre son sens et son origine (que j’ai expliqué sur ce blog : ici): en gros, le fait de trouver quelque chose sans le chercher. Un accident heureux, en quelque sorte. Une bonne surprise.

Dans les semaines qui suivent, je tombe sur ce mot plusieurs fois, notamment dans le pseudo d’une chanteuse de reprises que je suis sur Youtube et que je n’avais jamais remarqué jusque-là, et plus tard je l’entends deux fois en anglais (langue dans laquelle il est légèrement moins rare qu’en français) : dans la bouche d’une prof en cours, et de Gaius Baltar dans BSG 2003 (« the universe is a vast and complex system; coincidental, serendipitous events are bound to occur. » : l’univers est un système vaste et complexe ; des coïncidences et des évènements fortuits arrivent forcément).


Une image de SEREN-D-IPITY sur Deviantart (ici).

Cela m’arrive régulièrement, mais pas avec une telle intensité. Bien sûr, il y a une explication tout à fait logique : peut-être ne prêtais-je jusque-là pas attention à ce mot, cela ne veut pas dire que personne ne l’utilisait. Pour preuve, le pseudo Youtube que je n’avais jamais remarqué, et la phrase de Baltar dans un épisode que j’avais déjà vu sans relever le mot.

Mais peut-être que c’est plus que ça. Peut-être est-ce un message. Si ce n’est de l’univers, peut-être simplement de mon inconscient, subconscient, bref, de ma petite voix intérieure. Quel message, me direz-vous ? Avec le recul, je dirais qu’il s’agissait d’une incitation à m’ouvrir à la sérendipité. N’est-ce pas par exemple le sujet de mon article publié fin 2011, Cultiver l’imprévu ? Il est vrai que j’ai un peu tendance à filer droit devant sans regarder autour, et à avoir des idées bien arrêtées. Par exemple sur mes études à Paris, qui sont un passage obligé mais dont je me serais bien passée. Accepter la sérendipité, c’est ne pas pour autant oublier de profiter des bons côtés, des films en VO, des musées, des rencontres. C’est ralentir un peu le pas, regarder le ciel (http://www.onlyphotos.org/article-regarde-le-ciel-98329657.html), s’arrêter pour prendre une photo de graffiti.


Celle-ci n'est pas de moi mais de pitch, postée sur pix-populi (ici).
Quelques photos de street art, de moi celles-là: ici.

Cela vous est-il aussi arrivé de découvrir une chanson qui reflète ce que vous ressentez ou vous permet de le transcender quand vous en aviez le plus besoin ? Cela m’est arrivé tout récemment et c’est ce qui m’a poussée à écrire cet article qui me trottait dans la tête depuis cette histoire de sérendipité qui fait, avouons-le, un parfait exemple de mise en abyme ;p.

Et les gens, alors ? N’avez-vous jamais rencontré ou sympathisé avec quelqu’un dans un moment où vous en aviez bien besoin ? C’est ainsi qu’est née en février 2011 une belle amitié avec ma camarade de classe Tina, qui était jusque-là une bonne copine. Je venais d’apprendre une mauvaise nouvelle en compagnie de ma mère, qui me rendait visite à Paris. Mais lorsqu’elle rentra en province le lendemain, je savais que j’avais besoin d’en parler à quelqu’un, de ne pas rester toute seule (ma tendance naturelle).

Je ne saurais dire si j’ai choisi Tina parce que nous étions toutes les deux en avance ce jour-là ou parce que je sentais que c’était la bonne personne. Le fait est qu’elle m’a raccompagnée chez moi pour la pause après ce cours, malgré la peur de s’imposer, parce qu’elle savait qu’il ne fallait pas me laisser seule. Qu’elle m’a écoutée. Et qu’on ne s’est pour ainsi dire plus quittées. Alors elle me fait rire quand elle dit que je la sauve toujours, moi que son copain surnomme Super Marianne. Parce que c’est elle, Wonder Tina, qui m’a sauvée la première.

Car l’amitié sauve, vous savez ? J’avais tendance à l’oublier à Paris, loin de mes amies d’enfance, je croyais pouvoir filer droit devant sans regarder autour, et les retrouver pendant les vacances. Jusqu’à ce que la sérendipité se rappelle à moi…