À Biarritz, l’océan a son Palais
Construit par Napoléon III, l'Hôtel du Palais est un des derniers authentiques palaces au monde
Par Anne-Marie Grué
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Photo Hôtel du Palais Spa & Resort
L'Hôtel du Palais, à Biarritz.
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Voici l'histoire de quelques hôtels emblématiques du bord de mer. Aujourd'hui, l'Hôtel du Palais, palace construit par Napoléon III pour l'impératrice Eugénie.
Son intemporalité fait un bien fou. Sa haute silhouette rose et crème posée sur le rebord de la plage a quelque chose d'hypnotisant. D'ailleurs, la ville n'a d'yeux que pour lui : que serait Biarritz sans son Hôtel du Palais ? L'un des derniers authentiques palaces au monde, l'un des plus émouvants aussi, ne prend même pas la peine d'être le plus luxueux (la première chambre – sur cour – est à 300 euros). Pourtant, passé la haute grille armoriée, s'ouvre à vous un monde à part, feutré, enveloppant, fait de volumes, de miroirs, de brocarts, soutaché d'or et d'embruns, encore rempli d'échos précieux comme issus du passé – tintement de cristaux, crissement de crinolines, accents du Gotha.
C'est la blonde et ravissante Eugénie de Montijo (in extenso María Eugenia de Guzman Palafox y Portocarrero y Kirkpatrick de Closbourn !), fille d'un grand d'Espagne et d'une aristocrate irlandaise, fanatique de la côte basque où elle passait ses vacances enfant, qui convainc son époux, Napoléon III, d'acheter en 1854, face à la mer, 18 hectares de dunes. Très épris, le prince-président réussit à faire ériger l'opulente Villa Eugénie en moins d'un an. Dès lors, dans l'illustre sillage de ses occupants suivra tout ce que le Vieux Continent compte de têtes couronnées (la reine Isabelle d'Espagne, le roi de Wurtemberg, Léopold II de Belgique, les princes de Metternich, etc.). Puis, passent les bals, les krachs et les années : revendue, transformée en hôtel-casino, rebaptisée en 1893 Hôtel du Palais, incendiée, agrandie, puis rachetée par la ville, jamais au grand jamais, la Villa impériale ne connut destin ordinaire.








