Magazine Journal intime

Les femmes de biloute

Publié le 22 mars 2008 par Anaïs Valente
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 Un titre d'une bêtise folle pour vous annoncer que j'ai vu, coup sur coup, Les femmes de l'ombre et Bienvenue chez les Ch'tis.
A la base, le but était d'aller voir Paris, le dernier Cédric Klapish, dont la bande-annonce de plus de 4 minutes faisait déjà que mes poils se dressent sur mes bras (vous me direz, longs comme ils sont – les poils, pas les bras – pas étonnant qu'ils se dressent facilement – si je pouvais les dresser pour qu'ils restent calmement non dressés, j'en serais ravie – vous comprendre ?).  Mais, avec la folie Ch'tis, zont annulé Paris.  Sans préavis.  Et les Ch'tis, on avait prévu d'y aller en semaine.  Et même si on avait voulu y aller là, tout de suite, à la place de Paris, c'était complet, complètement complet.  Minute de râlerie intense.  Ensuite, décision d'aller voir les Femmes de l'ombre, avec une belle brochette féminine (Sophie Marceau, Marie Gillain, Julie Depardieu…) et le tout craquant Julien Boisselier. 
Vu l'engouement provoqué par le film de Danny Boon, nous décidons de prendre illico des places pour la séance "nocturne".  En général, je ne vais jamais à cette séance tardive, vu mon grand âge.  J'ai tendance à m'assoupir instantanément.  Ou à lutter contre le sommeil durant des heures, alors que ma tête dodeline de gauche à droite, c'est d'un glamour fou.  Mais avec les Ch'tis, clair que je ne risquais nullement de m'endormir. 
Alors on a vu les deux.
Les femmes de l'ombre.  A voir.  Absolument.  Parce qu'elles sont souvent méconnues, ces femmes de l'ombre, qui ont risqué leur vie pour lutter contre l'envahisseur nazi.  Prévoyez des mouchoirs.  Les actrices sont superbes de crédibilité.  Julien Boisselier sobre et attachant.  Et j'ai braillé un chtit peu ("brailler" étant un terme typiquement ch'ti).  Et la question qui vient en tête à la fin : qu'aurais-je fait, moi, si j'avais eu mon âge en 1940, si j'avais connu cette période affreuse ?  A méditer.  Et à voir.  Absolument.
Bienvenue chez les Ch'tis.  A voir.  Absolument.  Surtout si vous êtes du Nord, ou de Gelbique.  Et même du Sud, car vous en apprendrez sur notre mode de vie, là-haut, dans le froid polaire et le blizzard, où chaque jour nous prenons le risque de perdre nos orteils en allant travailler malgré les congères.  Je n'ai pas l'accent ch'ti, j'ai l'accent namurwès, mais j'ai noté des similitudes, notamment dans cette expression "je te dis quoi", qui signifie "je te tiens au courant", ou dans les "barraques à frites", que nous connaissons également dans cette bonne vieille Gelbique, et que les sudistes ne semblent pas comprendre (l'expression « je te dis quoi ») ni connaître (la « barakafrit »).  Une bonne dose de rire.  Du rire comme j'aime.  Pas la grosse rigolade faite de tartes à la crème.  Du rire intelligent.  Et de l'émotion, aussi, ce qui ne gâche rien.  Danny Boon est extra.  Kad est extra aussi, il l'est d'ailleurs dans tous ses rôles.  A voir.  Absolument.
Entre les deux, détour pipi-room, petite glace (toujours pas su résister à l'appel du marketing, pourtant je lutte).  Puis installation dans la salle.  Où nous réalisons, ô drame international, que nous n'avons plus en poche nos tickets pour les Ch'tis, sans doute jetés avec nos déchets de glace de la séance précédente (ben oui quoi, deux films, deux glaces).  C'est l'instant T.  Où la paranoïa se met en branle.  Le délire commence.  Angoisse suprême.  Paranoïa fortement influencée, vous le constaterez, par le film vu précédemment.  Et si la gestapo nous repérait, nous, dans cette salle sans nos tickets ?  Nous n'avons même plus nos capsules de cyanure !  Ce gros bonhomme qui déambule dans les rangées, cherchant des places vacantes pour les retardataires, n'est-il pas là également pour tenter de nous retrouver ?  De nous capturer.  Emprisonner.  Et on riait, on riait.  Le film n'avait pas commencé que nous étions déjà mortes de rire.  Puis le film a commencé, et j'ai failli véritablement mourir de rire.  Les asthmatiques le savent, quand on rit, on asthme (ce verbe n'existe pas, mais je fais ce que je veux, c'est mon blog).  J'ai tellement ri, que j'ai asthmé, of course.  Mais j'ai survécu, alléluia.
La morale de cette histoire ?  Après un film d'une tristesse et émotion folle, rien ne vaut un film d'une drôlerie extraordinaire, pour contrebalancer les sentiments.  ça devrait d'ailleurs être proposé en pack : 1 + 1 gratuit. 
Sur ce, je m'en vais vaquer à mes occupations, hein biloute.femmesombrechtis

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