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Les chroniques iraniennes et/où perses de Jafar : l’Iran et la France n’ont-elles vraiment rien en commun ?

Publié le 13 juillet 2012 par Menye Alain

Les chroniques iraniennes et/où perses de Jafar : l’Iran et la France n’ont-elles vraiment rien en commun ?Ainsi, la France en a décidé… Manifestement, François Hollande ne désire pas de coopération avec l’Iran pour trouver une solution au dossier syrien, pays pourtant ami du vrai peuple syrien et de la Syrie réelle ! « Le changement, c’est maintenant » mais le pragmatisme diplomatique, on repassera… D’ailleurs sur ce dossier, ainsi que sur le dossier du « programme nucléaire iranien », est ce qu’un réel changement par rapport à la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy a eu lieu ? Flamby, Simplet, même combat !

Hormis les légères boutades sur les surnoms de ces deux funestes personnages, force est de constater qu’en matière de politique étrangère et soumission à la doxa impérialiste américaine, il n’existe pas de réelle différence entre l’UMP et le PS (pour ce qui est des différences ou non en politique intérieure, en parler n’est pas de mon ressort). Cependant, j’attribue le prix du nez-rouge d’or persan de l’année à Jean-François Copé, qui peu de temps après une visite surprise de Michel Rocard en Iran juste après l’élection de François Hollande avait déclaré qu’il fallait « condamner fermement cette initiative, la politique de la main tendue envers Téhéran n’ayant jamais apportée le moindre résultat ». Quelle lumière… Avec ce funeste personnage derrière lui durant ces 5 dernières années, on peut en partie comprendre pourquoi Nicolas Sarkozy n’a cherché qu’à imposer des sanctions au berceau de l’humanité sans chercher le moindre instant à négocier sérieusement, chose pour laquelle Téhéran était disponible ! Cela dit, il faudra bientôt en attribuer un par trimestre, tellement la soi disant « élite » se prend les pieds dans le plat sur le sujet dit « sensible » de l’Iran…

Je tenais aujourd’hui à rappeler que le 19 février 1715, six mois et demi environ avant la mort de Louis XIV, le roi-soleil reçu en grande pompe à Versailles Mohammed (parfois orthographié Mehemet) Reza Pag, ambassadeur de l’empereur de Perse Chah Hussein (ayant régné de 1694 à 1722), connu pour être le dernier des neuf empereurs de la dynastie Séfévide. Cette visite fut la dernière d’un ambassadeur auprès de Louis XIV. Il resta en France jusqu’au 13 août 1715 où fut signé à Versailles le traité d’amitié et de commerce franco-persan, traité dont la rédaction a longtemps trainée en raison des graves problèmes de santé du roi de France. Suite à ce traité les perses bénéficièrent de nombreux privilèges fiscaux en France, et un consul de Perse voit le jour à Marseille, dont le premier consul fut Hakobgan Arhitchanents, co-signataire persan du traité. Le royaume de France, quand à lui, ouvre un consul à Shiraz, actuelle troisième plus grande ville d’Iran. C’est à partir de ce jour que naissent réellement les relations diplomatiques entre la France et la Perse, ces deux pays s’alliant même contre le sultanat de Mascate (actuel Oman). Cependant suite à l’invasion afghane de 1722 devenant totale en 1724, l’empire Perse sera pendant quelques années annexé au royaume pachtoune Hotaki. Mettant de fait cette alliance en suspens. Cependant les relations entre les deux pays reprendront par la suite. L’empereur français Napoléon Ier signera même avec le Shah d’Iran Fath Ali Shah (règne de 1797 à 1834) une alliance en 1806 contre les britanniques et les russes.

Je tenais à rédiger cette chronique afin de rappeler que les relations diplomatiques entre la France et l’Iran sont beaucoup plus anciennes que ne le laisse croire certaines « têtes pensantes » du pouvoir politique français, et que toutes ces années de sarkozysme n’ont fait que détruire. Les belles relations historiques liant ces deux pays ont été bafouées. Et sachant qu’Hollande ne semble pas partir pour changer de voie… Espérons qu’il s’intéressera un peu plus à l’histoire que son prédécesseur, et moins aux bottes yankees que l’Europe de l’ouest aime tant lécher de nos jours, mais enfin, ne rêvons pas trop les amis…

Sur ce, je tiens à remercier mon frère de combat Allain Jules, ainsi que la modératrice. Ainsi que le ballon en mousse, pour les nerfs, tant il est dur pour n’importe quelle personne éprise d’honnêteté intellectuelle et d’amour envers son prochain de citer une phrase de Copé en gardant son calme.

Salaam ahlikoum !

Jafar.


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