La nuit
Elle s'était envolée
Un souffle léger mais dynamique
Elle n'était pas retombée
Elle ne s'était pas écrasée comme les autres nuits
Au contraire, elle s'était sentie portée
Le matin
Des airs classiques la maintenèrent dans cette légèreté
Elle écouta le bruit particulier du papier
cédant sous le geste lent, quasi sensuel des ciseaux
Un crépitement, un embrasement
Son coeur venait de se réveiller
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Ce texte est né au début d'une longue période "extrêmement" douloureuse. Celle-ci a duré plus d'un an et m'a ôté peu à peu la possibilité et l'envie de créer des images en me murant dans un étrange silence.
Lorsqu'on vous enlève des "capacités" et que vous en retrouvez - ce n'est-ce qu'une infime quantité - le coeur se fait joyeux. L'esprit nous donne des ailes pour accomplir une partie de ce qui nous avait été incapable de réaliser. Mais comme les nuages ne sont jamais loin, on crée une liste de priorités en y privilégiant le caractère "facile" afin de ne pas trop épuiser les réserves d'énergie.