Un jeune enfant mort il y a deux millions d’année .. ayant encore presque tous ses os va raconter l’histoire de sa vie et des hommes et femmes qui vivaient a la même époque .. Une aubaine pour les scientifiques
Nuage
Karabo: découverte d’un squelette «pré-humain» unique
L’étude de ses dents a en outre révélé très récemment un régime alimentaire étonnant: alors que la plupart des autres hominidés se nourrissaient de feuilles et des plantes tendres, Sediba préférait largement le bois et les écorces d’arbres.
AFP
Agence France-Presse
Le squelette «le plus complet jamais découvert d’un ancêtre de l’homme», appartenant à un australopithèque vieux de deux millions d’années a été exhumé près de Johannesburg par des scientifiques sud-africains, qui lui ont donné le nom de Karabo.
Il s’agit «presque à coup sûr (…) du squelette le plus complet jamais découvert d’un ancêtre de l’homme», a déclaré le professeur Lee Berger, de l’université du Witwatersrand (Wits) de Johannesburg, qui a identifié au scanner des fragments importants d’ossements enchâssés à l’intérieur d’un bloc rocheux d’un mètre de diamètre.
Le jeune individu, baptisé Karabo, avait entre 9 et 12 ans au moment de sa mort. Il appartient à l’espèce «Australopithecus Sediba», et provient de la grotte de Malapa, sur le très riche site archéologique sud-africain connu sous le nom de «berceau de l’humanité», inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
Le scanner a révélé la présence dans la roche de fragments de mâchoire, de côtes, d’un fémur complet comme il n’en existe aucun dans les collections actuelles, ainsi que de vertèbres et d’autre éléments de membres.
Australopithecus Sediba n’est pas un inconnu pour les scientifiques. On sait qu’il a vécu il y a environ deux millions d’années, à peu près à l’époque où les primates du genre «homo», nos ancêtres directs, ont succédé sur terre aux australopithèques primitifs.
Des fragments de deux spécimens avaient été découverts en 2008 au même endroit, à quelques kilomètres au nord de Johannesburg.
«Ce qui rend ce site unique», a expliqué à l’AFP Bonita De Klerk, chef de laboratoire à Wits, «c’est que nous avons réussi à trouver toutes les pièces du puzzle. Ces squelettes sont presque complets, et à chaque fois que nous faisons une découverte comme celle-là, nous ajoutons une pièce manquante au puzzle».
Long bras et gros cerveau
La place de Sediba dans l’arbre généalogique de l’espèce humaine n’est cependant pas encore totalement définie. Il pourrait être un descendant d’Australopithecus Africanus, lui-même issu d’Australopithecus Afarensis, la famille de la célèbre «Lucy» vieille de trois millions d’années, et considérée par certains scientifiques comme une grand-mère possible de l’humanité.
L’espèce fascine les scientifiques, car elle présente à la fois des caractéristiques propres aux hominidés modernes et anciens, avec une posture droite permettant la bipédie, mais des pieds qui suggèrent qu’il vivait partiellement dans les arbres, un cerveau relativement complexe, de longs bras, des doigts courts et un pouce long permettant de saisir avec précision.
L’étude de ses dents a en outre révélé très récemment un régime alimentaire étonnant: alors que la plupart des autres hominidés se nourrissaient de feuilles et des plantes tendres, Sediba préférait largement le bois et les écorces d’arbres.
L’histoire de la découverte de Karabo relève de l’anecdote. Le bloc de pierre prélevé sur un site riche en fossiles dormait depuis presque trois ans dans un laboratoire de Wits, dans l’attente d’être analysé.
C’est en le déplaçant au mois de juin de cette année pour l’embarquer dans un véhicule qu’un technicien du laboratoire a remarqué une protubérance qui semblait surgir de la pierre.
«Il a appelé le professeur Berger et il a dit: ”Oh, je crois que c’est une dent d’hominidé”. Il avait raison», raconte Mme De Klerk. «Mais quand nous avons scanné le rocher, nous nous sommes aperçu qu’il y avait bien plus qu’une dent, il y avait plein d’autres ossements du même individu».
Le bloc rocheux sera prochainement cassé et ouvert pour en extraire les fossiles pétrifiés.