Un bout du monde

-   Coucou

-   Salut, ça va ?

-   Ouais, et toi ? Quoi de neuf ?

-   Je suis un peu crevée, je reviens du boulot. Au fait t’as reçu les photos de l’autre jour avec tout le monde ?

-   Ouais, elles sont cool.

-   Au fait il paraît que tu vas revenir ?

-   Pour Noël, je vais faire un petit saut.

-   On te manque ?

-   …

-   Nen, mais c’est chouette. C’est trop bien tu reverras tout le monde. Tiens tu vois qui vient de passer derrière ? L’autre jour, il m’a dit qu’il avait pas osé te dire que tu lui manquais.

-   …

-   Il fait beau chez toi ? Parce qu’ici le temps est tout pourri.

-   Pas top. Cette ville a bien gagné son surnom. Mais bon ça va. Ça pourrait être pire.

-   Et tu fais quoi ce soir ?

-   Je vais aller boire des bières avec un pote. Je commence à connaître un peu tous les bars.

-   Avec qui ? Ouais, enfin de toute façon je le connais pas.

-   C’est bizarre parce que j’ai l’impression de devoir construire des relations à court terme. J’ai des supers potes, mais c’est comme si je savais qu’un jours ça allait être compliqué. Et puis tu me connais. Moi pour donner des news, garder contact, c’est vraiment un truc que je sais pas faire.

-   Je comprends.

-   Et je suppose que t’es contente pour l’année prochaine ? C’est super que tu ais eu ce que tu voulais. Moi je recommence à me poser des questions pour plus tard. T’as de la chance, ça à l’air plutôt clair dans ta tête. Au moins ce qui me rassure c’est qu’ici aussi ils ont l’air un peu paumés.

-   Oh tu sais je me fait pas trop de souci pour toi.

-   Moi non plus, mais ce qui est parfois dure c’est que j’ai l’impression de pas savoir ce qui me ressemble vraiment. J’ai envie de me laisser perdre et me laisser surprendre, et puis de l’autre contrôler là où je vais. Enfin bon je vais pas te soûler avec ça…

-   T’inquiète.

-   Bon allez, je te laisse. Et puis tu sais, je suis content de repasser en décembre.