Je suis tout a fait d’accord avec ce couple qui ont réussit d’un coup de maitre leur premier potager. Dans le fond c’est vrai, a quoi sert la pelouse qu”on doit tondre, surveiller les mauvaises herbes alors qu’un potager agrémenter de quelques fleurs seraient plus utiles et sans doute aiderais les gens a avoir une meilleur alimentation … C’est une super de bonne idée. Alors que des villes interdisent cela dommage et contre nature
Nuage
Controverse autour d’un potager à Drummondville
Jean-Thomas Léveillé
La Presse
(Drummondville) La maison est sobre, mais elle saute tout de même aux yeux à cause de son parterre luxuriant. Le rouge vif des tiges de bette à carde tranche avec le feuillage vert des plants de cerises de terre, tandis que le basilic violet se marie au vert métallique des choux. Ce genre de potagers, aménagés devant une résidence, est peu fréquent. Et il le restera. Du moins à Drummondville, où l’administration municipale entend l’interdire complètement d’ici l’automne.
Josée Landry et Michel Beauchamp auraient pu opter pour de simples talles de bégonias et quelques pivoines pour embellir leur cour avant, mais ils ont préféré joindre l’utile à l’agréable en faisant un jardin.
«On a décidé de faire attention à notre santé et de manger différemment et ça passait par manger plus de légumes, alors on a décidé de faire un potager, explique M. Beauchamp. Mais on n’avait jamais fait de potager!»
Leur cour arrière étant complètement ombragée, celle de devant était le seul endroit possible. Dès le mois de mars, le couple s’est mis au travail en faisant des recherches sur l’internet, car tout était à apprendre. Quatre mois plus tard, le résultat laisse pantois quand on pense qu’il est l’oeuvre de néophytes: les plants sont grands et vigoureux, leur place dans le potager a été pensée pour ne pas qu’ils nuisent aux autres, des fleurs ont été plantées pour chasser les insectes et il n’y a pas une mauvaise herbe à l’horizon.
«On ne s’attendait pas du tout à un tel résultat, s’exclame Josée Landry, visiblement fière de son potager. On n’avait pas d’expérience en jardinage. Quand c’est la première fois qu’on voit des légumes pousser, c’est beau à voir.»
Leur potager, qui fait le tour du monde depuis une semaine par l’entremise des médias sociaux, leur a d’ailleurs valu des félicitations.
Si populaire soit l’idée, elle ne semble pas convaincre l’administration municipale. Des quatre villes s’étant regroupées en 2004 pour former l’actuelle ville de Drummondville, seule Saint-Charles-de-Drummond permet les potagers en façade. Et ils seront interdits sur la totalité du territoire lorsque l’harmonisation des règlements municipaux sera terminée, l’automne prochain. Josée Landry et Michel Beauchamp pourront toutefois jouir d’un droit acquis.
«C’est une question de cohésion de la trame urbaine, explique Claude Proulx, le directeur général de la Ville. On ne voudrait pas se retrouver avec des plantations de blé d’Inde devant une résidence, de radis devant une autre et de patates ailleurs.»
L’argument ne convainc pas Michel Beauchamp.
«Le gazon, ça ne sert à rien, ça ne se mange pas. Utilisons cet espace-là pour produire de la nourriture. C’est complètement absurde d’acheter des légumes qui viennent de l’autre bout du monde, qui polluent pour se rendre jusqu’à nous, quand on peut les faire pousser ici.»
Selon la Ville de Drummondville, le débat préoccupe bien peu de gens. Lors des assemblées publiques organisées dans le cadre de l’harmonisation des règlements municipaux, aucun citoyen n’a soulevé la question des potagers de façade, souligne le directeur général.
«Mais s’il y a des citoyens qui voudraient que la réglementation soit changée, il y a un processus de demande d’amendement qui est possible», précise Claude Proulx.