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L’exception culturelle bien française…

Publié le 20 juillet 2012 par Paumadou

L’exception culturelle bien française…Des fois, je me dis que j’aurais bien aimé vivre ailleurs, parler et écrire une autre langue, vivre dans une autre culture.

Oh, j’adore la culture française, la langue aussi ! Je préfère souvent les oeuvres françaises aux américaines (surtout pour les livres ou les films)

Mais voilà, il y a une chose qui me casse les bonbons: c’est la mentalité française.
(et c’est pas bien de casser les bonbons, après ça colle, y’en a partout, et dans les poches, c’est pas super pour la lessive…)

La mentalité française qui fait qu’on parle d’exception culturelle (parce qu’on protège soi-disant notre culture… enfin une certaine vision de la culture)

Le fait de hiérarchiser les genres selon leur popularité (les plus populaires étant les plus méprisables), les auteurs selon qu’ils soient édité par des grosses maisons ou de petites (voir qu’ils se débrouillent seuls), les oeuvres selon leur accessibilité.

En gros, écrivez un roman de 600.000 mots dans un style obscur et ampoulé, faites-le édité par un Gallimichemuche et son service de presse, et ne vendez que quelques milliers (c’est un Gallimichmuche quand même), vous serez considéré comme un écrivain culturellement supérieur aux autres. Ah bien sûr, personne ne lira vos bouquins en entier, mais qu’importe ? Vu qu’on vous encensera dans les universités et que les auteurs à prétention intellectuelle se plaieront à vous citer en exemple ? Vous aurez peut-être même droit à la Coupole dans vos vieux jours (après tout, y’a bien VGE là-bas…)

Prenez un autre exemple : Marc Levy ou Guillaume Musso. Deux auteurs qui vendent beaucoup, des « bankables ». On leur reproche leur manque de style, on les accuse d’être le niveau zéro de la littérature (surtout chez les critiques littéraires de Télérama ou les intellos d’université). Mais ils vendent ! Certes, esthétiquement et intellectuellement, ils n’inventent rien et appliquent des formules (polar, actions, style rapide, pas compliqué…) qui plaisent au grand public. Mais en quoi est-ce mal ?

Or voilà, ce qui déplaît en France, et particulièrement dans le monde culturel, c’est la réussite « grand-public » et le fait de se faire un fric monstre avec aussi peu de qualité… Ben oui, le grand public, c’est pas toujours vers la littérature qu’il se tourne. Il faut dire qu’il en a soupé à l’école : du primaire au bac et parfois même après de la Littérature. En long, en large et en sens caché-interprétation douteuse du prof. Alors, oui, le public, il n’en a rien à  faire de Littérature, s’il lit c’est pour autre chose. Il veut être touché, vivre une autre vie, rire, se détendre, pleurer, croire au grand amour, à l’impossible, etc. Mais la Littérature, le style, les phrases ampoulées, ça n’intéresse que les autres auteurs et les intellos… et même eux ont le droit de lire pour le plaisir même de la merde (vu qu’on en produit tous et que c’est naturel !)

Mais non, les intellos n’ont pas le droit de dire qu’ils ont lu le dernier Musso et que ça leur a plu, ils doivent dire « Le style est nul, l’histoire est invraisemblable, il n’y a pas çi ou ça, c’est quand même un minimum… », un véritable intello français doit dire que ce que la populace aime, lui le trouve nul, il doit se taper des films ouzbèques en VO au lieu d’aller voir le dernier Harry Potter (qu’était pas terrible j’ai trouvé, mais je suis peut-être une intello

Razz
).

Bref, les intellos français s’émerveillent de trucs inabordables intellectuellement parce qu’ils se considèrent comme une « élite ». Et de refourguer eux-même des oeuvres indigestes qui n’auront aucun succès populaire, mais c’est normal, ce sont des artistes maudits, incompris, etc…

Voilà pourquoi, parfois, je déteste vivre en France et côtoyer des intellos (enfin, j’en côtoie de moins en moins vu que je peux pas les saquer…)


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