Lorsque nous parlons de spiritualité, nous reconnaissons entre nous que la question décisive est celle de « la vérité de l’humain », « du sens » que nous donnons à la vie … Il s’agit - secondairement – d’un choix de doctrine religieuses.
Aujourd’hui le mot « spiritualité « n’est plus banni au profit de la seule « raison ». Il y a une revendication explicite de spiritualité de la
part d’hommes et de femmes an dehors du champ religieux…
La croyance sans appartenance, l’adhésion sélective… sont aujourd’hui répandues. Et c’est sans doute dans le domaine du corps, de l’amour, de la famille qu’ont eu lieu le plus grand mouvement d’exculturation ( la contraception, le divorce, l’homosexualité, l’avortement …). L’Eglise a perdu son autorité pour définir les règles de la morale commune…
La spiritualité aujourd’hui compose avec le christianisme, bien sûr, mais aussi avec « la kabbale, les religions anciennes (ou ce qu’on leur attribue), les traditions religieuses orientales, mais aussi l’astrologie, les traditions gnostiques ou occultistes, les perspectives holistiques et cosmiques, en lien souvent avec les multiples propositions thérapeutiques parallèles.
" Cette quête spirituelle, dans toutes ses ambivalences, est liée à la fois au doute posé sur la raison technoscientifique, aux incertitudes et insécurités du présent, et à un impératif culturel très prégnant, étroitement lié à un individualisme relationnel. »
* La question du sens :
- Le travail et le chômage, nous interpellent : En quoi les pauvres ont-ils de véritables droits à faire valoir vis-à-vis des riches ? Sur quoi se fonde cette solidarité ?
- Les biotechnologies : face aux nouvelles possibilités des sciences de
la vie et de la biomédecine, qu’est-ce que la dignité humaine ?
- Le corps, .. : qu’est-ce qui est expression de la dignité humaine ?
- L’environnement …
- Le pluralisme … et les options fondamentales communes qui s’imposent à tous ? ( les droits de l’homme ? )
* Une nouvelle culture de débat :
Le discours religieux a sa place, face au droit du plus fort, à la raison cynique du consumérisme et du plaisir, à la raison d’état… en ce qu’il est porteur d’une
dimension plus intuitive et plus « spirituelle »..
A choisir entre une décision prise à la majorité, nous préférons la recherche d’un consensus, pour ne pas exclure une minorité. Un compromis est toujours provisoire : nous reconnaissons qu’une « évolution » peut faire bouger les lignes … Il s’agit également de faire place à « l’objection de conscience » …
* L’Eglise catholique peut-elle rester « intransigeante » ?
Si l’Eglise s’affirme seule détentrice de la vérité ; si elle affirme de plus que seule une référence à « Dieu » ( lequel ? ) permet d’assurer un fondement moral à la vie. Par là, elle sape toute possibilité de principe d’une recherche commune en vue d’une société plus humaine puisque, a priori, si les autres pensent différemment, c’est qu’ils sont dans l’erreur… Cependant religions, associations philosophiques dialoguent, mais alors quel type de dialogue ?
Que propose donc la théologie ?
Cependant, il semble que les théologiens, les évêques ne soient pas « libres » .. ! Parole difficile dans une Eglise crispée et une laïcité qui se méfie de toute parole catholique… ! Certains théologiens comme André Léonard ne semblent appelés qu’à diffuser et argumenter les positions du Magistère.
« La vérité de l’humain n’est pas donnée, mais est en permanence à rechercher concrètement ; de plus, personne ne possède la vérité et dans la complexité des situations et des décisions à prendre, il n’y a pas une seule conception de la dignité humaine qui puisse s’imposer. » Ignace Berten ( Dominicain, théologien et philosophe, membre d'Espaces, enseignant à Domuni)