J'avais envie d'un palmier. Un palmier n'a rien à faire dans le décor d'un terrain sauvage dans l'Aube. Mais c'était une énorme envie, impossible d'y résister.
J'aurais pu choisir la facilité et planter comme tout le monde Trachycarpus fortunei. Mais j'en vois partout dans les parcs. Et puis, pourquoi pas un palmier qui donne des fruits comestibles ?
J'ai donc planté en décembre un minuscule Butia capitata, minuscule parce qu'un palmier ça coûte cher. Il est dit résistant à -12°C. Je l'ai protégé uniquement par un épais paillis au sol de feuilles mortes et de lanières de papier.
L'hiver était très doux et, brutalement, ce fut la Sibérie. Et sans neige pour protéger. Le thermomètre qui garde les minima a indiqué jusqu'à -11°C. C'était imprévisible. Je me suis précipitée à Romilly le 16 février et voici ce que j'ai trouvé :
Il était mort. Pas la moindre trace de vert, même au cœur. Je l'ai laissé, en rêvant de résurrection. Le voici le 18 juillet aussi vert et de la même taille qu'à la plantation :
L'hiver prochain je le protègerai plus sérieusement mais ensuite il devra se débrouiller tout seul.
Je le laisse entouré de plantes sauvages, orties et ronces bleues surtout. Je les raccourcis au sud pour qu'il reçoive toute la lumière. Je fais cela maintenant pour beaucoup d'arbustes jusqu'à ce que leurs racines soient suffisamment fortes pour qu'ils soient difficiles à arracher. Cela n'arrange pas l'aspect esthétique du jardin mais c'est indispensable pour les cacher à des ennemis pires que le froid : les voleurs.
La bâche verte sur la première image, c'est pour étouffer les orties.