J'ai découvert J. Heska il y a quelques semaines à l'occasion d'un partenariat Livraddict, avec son premier roman Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, qui avait été un réel coup de coeur. Charmée par le style de l'auteur, je m'étais empressée d'acheter son second roman, On ne peut pas lutter contre le système. Et c'est au cours d'un bavardage sur Twitter que Nathalie et moi avons décidé de lire ce thriller en lecture commune.
Quatrième de couverture :Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos. Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA. Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance. Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont les dépasser. À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd.
Mon avis :
Décidément, j'aime beaucoup cet auteur ! Le sujet de ce thriller est original, et son approche l'est tout autant. Au fil des chapitres, le lecteur suit trois écolos purs et durs qui ne pensent qu'à leur action, des industriels véreux et prêts à toutes les horreurs pour s'en mettre plein les poches et des paysans ougandais qui se voient coincés au coeur d'un conflit alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Dans ce thriller, J. Heska montre, avec beaucoup de précision, la froideur et la cruauté d'un système capitaliste exacerbé, où l'argent est la seule valeur qui compte encore. L'auteur introduit dans la fiction des évènements réels de notre décennie, tels que la crise des subprimes, la crise alimentaire, la lutte contre les OGM, qui font que ce système n'est pas tellement différent du nôtre. Les exactions de ces industriels ultra-capitalistes, qui fomentent des complots, commanditent des assassinats, financent les guerres africaines dans le seul but de gagner encore plus d'argent, font froid dans le dos.
Les personnages sont plutôt réalistes, mais aucun d'entre eux ne m'est parut vraiment attachant : les trois écolos de quarante ans sont ridicules de par leur entêtement et leur accoutrement (j'avais envie de couper les dreadlocks de Louise !), Safia Hezraï et Triple H sont écoeurants de froideur et de cruauté. Seul Lawrence a réussi à monter dans mon estime, au fur et à mesure que son plan machiavélique se révélait. Je dois d'ailleurs reconnaître que la fin du roman est très inattendue et assez jouissive.
Côté style, il faut reconnaître que J. Heska écrit très bien. L'écriture est fluide, bien travaillée, très réaliste. L'auteur s'est documenté sur des sujets très pointus et certains passages, comme celui où un personnage explique comment manipuler une arme à feu, sont criants de réalisme. J'ai particulièrement aimé le jeu de références de l'auteur, qui éparpille tout au long du roman des clins d'oeil au catch américain, à Star Wars, à Retour vers le futur, et j'en passe. C'est typiquement le genre de détail qui me fait sourire et que j'avais déjà beaucoup aimé dans Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir.
Alors, il ne me reste plus qu'à dévorer sagement les micro-nouvelles que J. Heska publie sur son site internet, en attendant la sortie de son troisième livre, sur lequel je me jetterai, c'est évident !
On ne peut pas lutter contre le système, J. Heska, Editions Seconde Chance, 2012
Disponible en format broché et e-book
www.jheska.fr
J'ai lu On ne peut pas lutter contre le système dans le cadre d'une lecture commune organisée avec Nathalie.