L’Amour, dans notre culture, c’est une expérience. Chacun peut reconnaître que ce phénomène a lieu. L’amour c’est l’heureuse expérience de
l’altérité.
Vivre cette expérience n’est pas si simple… Et si je n’en fait pas l’expérience dans ma vie - Suffirait-il de se convaincre que le véritable Amour, celui de Dieu, m’est donné, pour parler de l'Amour ...?
Un peu, comme si la religion de l’Amour, m’épargnerait d’aimer et d’être aimé par l’autre.
Et c’est d’ailleurs, dans l’appréhension de l’altérité ( l’autre étant « celui que je peux aimer » ) que s’exprime les véritables différences entre le bouddhisme et le christianisme…
Chrétien : mon problème est celui de la relation; ce sont mes relations qui sont blessées et qui me font souffrir; donc, ce que je voudrais restaurer c'est l'amour. Et, bien sûr... ( je ne sais pas très bien comment ...) je crois au don de l’Amour , aujourd’hui ( le Royaume c’est ici et maintenant …)
…
Pour le bouddhiste, la souffrance est due à l’illusion de la permanence
L'altérité chrétienne s’oppose t-elle à la non dualité ?
Non, si c'était le cas, nous ferions de l'altérité - une dualité conflictuelle - … l’Amour est aussi l’expérience de l’Unité … ! Moi aussi, chrétien, j’aspire à être sauvé de cette dualité.
La personne est un « mystère » : quelque chose que l'on ne cesse jamais de découvrir. Dès qu'on le définit, on le tue.
Dans le bouddhisme, « la personne » est l’humain qui a renoncé à être soi et à se saisir lui-même; quelqu'un qui renonce au soi. C'est donc d'une certaine manière un mystère sans cesse à découvrir.
Le christianisme peut aider le bouddhisme, pour découvrir qu'il y a quelque chose au-delà de la vacuité; et le bouddhisme nous aide à découvrir qu'il y a une personne au-delà de l'individu, même quand on parle de Dieu, c'est à dire qu'il faut bien se garder de réduire la personne et son mystère à l'idée qu'on en a, l'individu.