On ne mettra jamais l'art en boîte

Publié le 25 juillet 2012 par Headless

Berndnaut Smilde, Nimbus, nuage dans une pièce, 2010.

Extraits de "la boîte", histoire muette réalisée pour les 24h de la bd en 2009, éditée dans la collection petits carnets, Alain Beaulet, 2009.

Je ne pensais pas, alors que je réalisais ce petit récit dans la transe hypnotique et la fatigue que génère ce marathon graphique, que la réalité rejoindrai la fiction. Et bien si, comme souvent par ailleurs.  Pourtant ce n'est pas faute d'avoir tenté de penser l'impensable. C'est l'oeuvre de l'artiste néerlandais Berndnaut Smilde Nimbus (association de fumée, de vapeur d'eau et d'un éclairage ponctuel) qui fait écho au nuage capricieux de" la boîte".

Ce qui ne m'étonne pas plus que ça puisque les idées, comme un nuage, ne se retiennent pas entre les parois d'une cage mais circulent librement dans l'espace, d'une tête à l'autre. De plus, tout ce qui peut être conçu, même dans l'imaginaire, finit par perler dans la réalité (il n'est qu'à observer les transferts entre la science fiction et ce qui se passe finalement dans le réel). 

Les idées ne nous appartiennent pas et l'art est le lieu des impossibilités rendue possibles. Le cerveau est une piste d'atterrissage pour les idées, la créativité n'est rien d'autre que de savoir ouvrir cet espace au trafic aérien. C'est pourquoi on devrait chasser les histoires d'égo de cette zone. Même dans le champ de son propre travail, on ne devrait pas chercher à enfermer les idées dans les limitations de la propriété. Tout appartient à tout le monde, la seule chose que l'on possède c'est le point de vue à partir duquel on observe ce tout.

Sur ce, bon été à tous (sans nuages).

"C'est l'art qui, loin d'imiter la nature, ne s'en inspire que pour la faire comprendre." René Le Senne, Traité de morale.