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J’ai l’air stable

Publié le 25 juillet 2012 par Poneyland

Poème d’été (malgré tout) –

Je garde
L’air stable
Avec mon menu 0%
De matière grasse,
La mine fraîche
Comme un matin de bonheur
Tatouer au blush 4ever

Je garde
L’air stable
A vouloir avoir les joues creuses
Mon petit style cockaïnoman/
Guitariste/hardeuse

Je garde
L’air stable
Avec mes comprimés organique
Pour évacuer la cellulite
Mes collants en machin truc …thylène
Qui me donne
L’air hyper bonne

Je suis bien en équilibre
Dans ma ligne
Sur ma silhouette
Dans ma tête

Je garde
L’air hyper saine
Avec mes compensés nutritionnels
Mes repas disproportionnels,
Le sport pour le cul,
Et deux cours de pole dance
Par semaine.
J’m'en tape des barres.

Et puis William, il a dit :
« Maintenant c’est la gaine »
Ok William !
Pas de problème !

Engainer quelques kilos,
Enchainer mes conneries
Engraisser des entreprises
De poudre aux yeux !
A moins que ce soit moi
Qui prenne du poids…
Vas-y passe mon verre de weight watchers
J’ai comme un petit creux d’estomac.

Et puis je garde
L’air hyper stable
A me tricoter des pulls trop petits
En gardant le sourire
En me brossant les dents
À l’email diamant

Des rubis dans la bouche
Pour faire les beaux discours de l’amour
En robe de soie lamée
Larmée, l’armée, l’âme, lame
Putain que des choses hyper équilibrées

Comme les haricots verts,
Ou non les brocolis
Tiens un chou-fleur
Le complément idéal
Pour se sentir en harmonie.
La composition du menu
Commençait avec
Ouais salut, moi tout va bien !
T’as vus, trop belle ma vie de femme !
Trop génial, formidable.

J’ai écris dans mon journal :
Cher maman,
Tout va bien,
Je suis en excellente santé
D’ailleurs je vais de mieux en mieux.
Et toi ? Comment ça va ?
J’espère que tu vas mieux qu’hier,
Et que tu iras mieux demain.
Mais c’est sans doute l’inverse.

Alors je garde
L’air hyper stable
A courir après mes utopies
En 14 centimètres
Jouir du corps des autres qui jouissent du sien
Etre presque plus rien

Un litre de caféine pure
En intraveineuse
Et tenir jusqu’au petit jour
La charge de ces nuits douloureuses

Je garde
L’air hyper stable
A fumer des cigarettes
Pour mon teint blême
Pour l’haleine, pour ma peine
C’est sept calories de moins
A chaque bouffée
J’vais me bouffer les os
Qui se rapprochent de ma peau

Les valises sous mes yeux
Les cernes et la graisse
J’encaisse,
L’air de rien, l’air très sain,
Les pots d’échappements
Mon moteur en roue libre
Pour purger l’excédent.
Pour perdre l’équilibre.


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