Une belle histoire fantastique et des destins différents pour chaque membre de cette famille. Une famille espagnole recelant un secret qu’elle seule connaît, des traditions transmises de mère en filles et de sœurs en sœurs, une union quasi-charnelle entre frères et sœurs indestructible et un combat permanent pour survivre.
Amateur de poésie et de rêves, ce livre vous plaira à coup sûr comme il m’a plu et une fois le livre refermé, vous resterez en pensée avec cette famille qui nous adopte le temps d’une lecture.
Mon meilleur passage :
« Depuis le premier soir et le premier matin, depuis la Genèse et le début des livres, le masculin couche avec l’Histoire. Mais il est d’autres récits. Des récits souterrains transmis dans le secret des femmes, des contes enfouis dans l’oreille des filles, sucés avec le lait, des paroles bues aux lèvres des mères. Rien n’est plus fascinant que cette magie apprise avec le sang, apprise avec les règles.
Des choses sacrées se murmurent dans l’ombre des cuisines.
Au fond des vieilles casseroles, dans des odeurs d’épices, magie et recettes se côtoient. L’art culinaire des femmes regorge de mystère et de poésie.
Tout nous est enseigné à la fois : l’intensité du feu, l’eau du puits, la chaleur du fer, la blancheur des draps, les fragrances, les proportions, les prières, les morts, l’aiguille, et le fil…et le fil. (…) Opposant à la réalité une résistance têtue, nos mères ont fini par courber la surface du monde du fond de leur cuisine.
Ce qui n’a jamais été écrit est féminin. »