Le 1er août prochain s’ouvre, à Locarno, la 65e édition du Festival du film. Pour dix jours de découvertes, de regards rétrospectifs et de nuits magiques sur la Piazza Grande. Nous y serons...
Je m’étais fait à l’idée de ne pas « couvrir » cette année le Festival de Locarno pour24Heures, ayant moi aussi passé le cap des 65 ans et donc prêt à passer la main. Or, contre toute attente, et à mon vif contentement, voici que la Rédaction relance son plus jeune retraité faute de remplaçant disponible. J’aurais pu hésiter, car l’exercice n’est pas de tout repos, avec les papiers à livrer tous les jours à côté des heures de projection néfastes à la circulation sanguine, entre autres multiples rencontres et interviouves, mais la perspective de découvrir une trentaine au moins de nouveaux films, et d’en revoir autant d’anciens, dans une ambiance à la fois débonnaire et vivifiante, a de quoi fouetter le sang du vieux mercenaire autant que de sa bonne amie. À nous donc le vent dans les toiles et le rebond du Léopard!
Pas moins éclectique que son prédécesseur et pair Frédéric Maire, l’actuel directeur artistique, en phase avec le président Marco Solari, slalome souplement entre cinéphilie pointue et plaisance grand public, avec une forte propension au mélange des genres.
Côté glamour et starmania, se pointeront cette année Alain Delon (pour un Life Achievement Award) et Charlotte Rampling (Excellence Award), Leos Carax(Léopard d’honneur) ou encore Ornella Muti, Harry Belafonte et Eric Cantona, le parrain du thriller chinois Johnnie To ou le réalisateur polonais Krzysztof Zanussi.
Sur la Piazza Grande, dont la soirée d’ouverture accueillera The Sweeney, long métrage de Nick Love inspiré par une série policière des années 60, sont attendus de nombreux films en première dont le nouveau Magic Mike de Steven Soderberghet Le Massacre des Miss du Suisse Michael Steiner, variation sexi-gore sur les concours de beauté tournée en Thaïlande. Après les très populaire Eugen is my name, Grounding et Sennentuntschi, cet hommage à Dario Argento relance le gorillage des « clichés » cher au réalisateur alémanique.
Si le cinéma romand d’auteurs n’est pas très présent cette année, trente-sept films suisses sont cependant à l’affiche, avec un long métrage du Tessinois Niccolo Castelli, Tutti Giu,et nombre de films documentaires dont le dernier opus « écolo » de Markus Imhoof, More than honey, qui fera la clôture de la Piazza.
La compétition internationale pour le Léopard d’or reste, aussi, l’un des axes du Festival de Locarno, rassemblant cette année 19 films dont 13 premières mondiales, où se retrouvent quelques auteurs confirmées tels le Portugais Joao Pedro Rodriguez ou le Français Jean-Claude Brisseau, entre autres jeunes réalisateurs américains indépendants ; et les autres sections en concours sont également à suivre de près, dont celle des Léopards de demain côté relève.
Parmi les innovations de cette 65e édition, une section baptisée Histoire(s) du cinéma, par allusion à la fameuse fresque kaléidoscopique de Jean-Luc Godard, rassemble une cinquantaine de films restaurés, suisses ou étrangers. Au rayon helvétique encore, l’ensemble des films réalisés sous le titre général de La Faute à Rousseau, est également à découvrir, de même que la satire de Simone Baumann et Andreas Pfiffner intitulée Image Problem, traitant de la mauvaise image de notre pays dans le monde. Un documentaire suisse qui a fait rire Olivier Père comme aucun autre à ce qu’il dit…
Locarno. Festival du film du 1er au 11 août. WWW.pardo.ch