Levé encore plus tard ce matin. 8:30 ! Ça commence à ressembler à du rock n'roll ! Un de ces matins, je sens que je vais me réveiller à 13:45, une bouteille de GlenMo en guise d'oreiller, à roupiller entre trois nanas dont j'ai oublié le nom (ou dans un de ces moments où t'espère que ces six pieds appartiennent à trois nanas)… Ou encore entre Modestine et son nouveau copain (si jamais elle en trouve un qui parvient à conserver sa boîte crânienne plus qu'une heure). Enfin, un truc complètement fou comme ça, quoi ! Adieu les saines habitudes villagistiques et les résolutions santé. Pute borgne aquatique de marécages à Grenoble ! 8:30 ! J'ai cru bon de vérifier que je n'avais laissé traîner des menottes ou de la poudre partout, mais non, je ne suis pas en dérape. C'est juste que j'ai besoin de sommeil. Pas de quoi fouetter une poule (à moins que ça soit son kif, qu'elle fournisse le matériel et se charge du nettoyage — toujours prêt à rendre service).
Je continue à continuer à ne pas arrêter de poursuivre de ne rien boire que de l'eau. Croisé un bon ami hier soir, complètement chaudasse. Ah, je ne m'ennuie pas de ça, le ventre qui veut se séparer, le gosier qui milite dans un parti sans chef, la tête qui tape sur des casseroles… Franchement. Non. Pendant les dix années où j'ai été sobre (entre 1989 et 1999), j'avais tout de même pas mal souvent la nostalgie de la grosse bringue. Surtout vers la fin. En fait, c'était du « n'importe quoi peut se passer dans prochaines heures* » dont je m'ennuyais. J'avais une vie très heureuse, surtout côté amouur, sauf que je ne me retrouvais plus jamais à jammer sous la pluie sur le toit d'un squat avec deux Allemands, leur furet savant, Martine Saint-Clair et son bodygard, par exemple. Mais là, non. Je crois que j'ai peut-être atteint la saturation, finalement. J'ai envie du tranquille, du bon, pur bon, et de pas me faire chizer. Joli programme.
Les heures calmes se succèdent. Bouquins, écriture, telecaster, dodo. Des fois, le monde est beau.
Je disais hier à A. que désormais, depuis cet hiver, un truc a changé dans ma vie. Étrangement, en février, mars, avril… alors que je payais le prix exorbitant de mes propres conneries très très très connes, j'ai trouvé en moi les ressources pour me pardonner des tas de faiblesses, pour placer mes bêtises (j'ai envie d'écrire shortcomings, puis-je ?) dans certains contextes, pour m'exonérer de certains blâmes impitoyables, bref.
Ce qui est nouveau dans ce navire, c'est que dorénavant, le capitaine ne vit plus avec l'intention inavouée de saborder tout le gréement à la première occase. Ce condottière a cessé de poursuivre Moby Dick, matelot. Ce navigateur met le cap vers les petits archipels de miel et de safran. Après quarante-huit automnes de dur labeur dans la cale, ce skipper enfin ne se déteste plus.
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* Ça vous dit quelque chose, ça, Marionettovision ?