« L’ancien monde a déjà disparu, le nouveau monde n’est pas encore là, et dans cet entre-deux les monstres apparaissent ». Cette citation d’Antonio Gramsci dépoussiérée a été utilisée dans des articles rédigés après que les résultats du scrutin d’octobre dernier nous ont vomis que désormais ils sont là. On pense les avoir identifié, et que nos cauchemars d’un passé proche ressembleront à des rêves d’enfants heureux face à ce que sera notre nouvelle réalité. Pourtant. La peur qui paralyse, l’incapacité à produire des idées, et l’ingéniosité sans limite à nous chercher des poux, à trouver des prétextes pour fuir, s’éloigner, s’isoler, démissionner, sont nos vrais ennemis. Nos monstres aussi, ne sont pas seulement les autres. Ils ne sont seulement ceux à la pilosité développée et aux thèses rétrogrades, ni les gardiens du temple, les plus que révolutionnaires, les purs parmi les purs et les rois de l’insulte et l’invective, non, nos monstres ont souvent un visage familier …