T'es beau tu sais et pas vilain (Episode 3)

Publié le 24 mars 2008 par Voilacestdit
A la manière de San-Antonio
T'es beau tu sais et pas vilain
Episode 3

DE LA MOTIVATION

Comment motiver les troupes, les motiver encore plus?Voilà une bonne question, que si tu as la réponse, tu es prié de l'adresser, sous pli non affranchi,

à : KB, 2 av du Lac, 91040 Evry, t'auras une forte récompense, même que ce sera peut-être le début d'une motivation.

Tout boss qui se respecte -et notre héros se respecte- a cette préoccupance. Alors le voilà qui , se souvenant de ses origines marinières, va naviguer sur Internet (le net plus ultra, comme il aimait à dire), à la recherche des théories de la motivation.

Qu'est-ce qu'il trouve, dans ces théories?

D'abord, la motivation, c'est ce qui fait saliver. Un certain monsieur Pavlov avait fait des expériences sur son chien et les rapportait (les expériences). En gros, il paraissait acquis, après expérimentation, qu'en faisant su-sucre, on pouvait obtenir des choses. En termes plus savants,selon cette théorie, toutes les actions seraient motivées par le plaisir. Cela ouvrait des perspectives intéressantes, mais délicates à exerciter dans le cadre du turbin, tu vois? On comprenait que, quand une réponse (R) est étroitement associée à la trace de stimulus (s) et que la conjonction stimulus-réponse est associée à une diminution des stimuli d'origine pulsionnelle (Sd), il en résulteun accroissement de la tendance de la trace du stimulus (s) à évoquer cette réponse (R). Tu me suis? Non? KB non plus ne suivait finalement pas vraiment, se demandant par quoi remplacer le sucre (s), et quelle serait au juste la réponse (R). Ne trouvant pas dans le conditionnement (Pavlov) des conduites la piste recherchée, alors il passa sur un autre site.

Sur cet autre site, baptisé Créci, il était question de la motivation comme d' "un produit qui se fabrique" : KB reprit espoir. Il apprit que la motivation c'est quand même quelque part une affaire de comportements. To be, or not to be havior. Un salarié motivé, apprend-il, c'est selon, quelqu'un qui est dynamique, enthousiaste, responsable, satisfait, impliqué, autonome, qui-y-croit, qui-en-veut, qui-qui-qui, que c'est un plaisir de faire bosser, qu'est pas nostalgeos, qui nianiane pas, se pinte pas nature-liche, pas gâtochard, ni gâtouillard, un rien aldo, jacte à l'aise, alea, marseillaiseur pourquoi pas, charcoteur, brise-glace, chalheureux, bref sans pépin quoi! Cet individu rare, on pouvait le construire! Mais les recettesn'étaient pas zaizées à mettre en oeuvre, d'autant que la température du four -préchauffage ou non etc- était rarement indiquée. On risquait le burn-in,peut être un début de burn-out, le feu couve lentement, tu sais.

Il valait la peine de visiter un troisième site : celui-là avait nom Maslow. La page d'accueil était illustrée par une pyramide .Elle n'était pas, comme celle du Louvre, transparente, mais plutôt un rien opaque. Cette fois, il était question de la motivation comme satisfaction des besoins. On comprenait que l'autor (qui faisait ité) assimilait le besoin insatisfait à une source de tension que l'organisme va chercher naturellement à éliminer. En premier venaient les besoins naturels, c'était un pis-aller; ensuite, les autres besoins étaient hiérarchisés (d'où la pyramide, tu piges) : les besoins de sécurité, puis les besoins sociaux, les besoins d'estime, enfin les besoins de réalisation de soi; et comme la pyramide est plus petite en haut qu'en bas, on te faisait comprendre que c'étaient pas tous qui pouvaient aspirer à respirer l'air des hauteurs, mais des certains seulement, qui pouvaient se réaliser. Y en a combien, qui peuvent dire comme l'autre : j'me suis fait, et j'me suis pas manqué?Et puis pourquoi tout le monde devrait suivre le même chemin,dans le même ordre? Y en a bien aussi, ça s'est vu, qui manquent du mini, et qui revendiquent pour leur dignité un max... C'est pas sûr qu'elle soit tellement universelle, la pyramide! Du haut de cette pyramide de Maslow, 40 annéesnous contemplent, mais c'estpas pour ça qu'on s'en contente. Y a même des contempteurs : ça explique pas la démotivation, qu'ils disent ! Alors, comment ça expliquerait la motivation, pensa KB.

 

Infatigable navigateur (internaute!), voilà KB à la recherche d'un autre site, signalé dans les bons guides sous le nom de Herzberg! La partie visible de Herzberg, c'est la mise en lumière d'un facteur fondamental : il s'agit de l'importance première de la tâche elle-même, du contenu du turbin, quoi,comme source de motivation. Ca c'est déjà plus clair, mais c'est pas évident de pouvoir toujours, partout, enrichir les tâches, comme on dit, et ça dit rien de la partie cachée!

Le salut est peut-être dans la visite ultime d'undernier site : Skinner. Cette fois on ne s'intéresse plus au pourquoi (contenu de la motivation), mais au comment. Ce genre d'approche est souvent une bonne échappatoire! Ici on part du principe que c'est l'ensemble de l'environnement externe qui détermine les comportements, et non les besoins intérieurs. Bon! En concevant correctement l'environnement des salariés on peut les pousser à adopter les comportements souhaités par l'entreprise. Voilà qui rasséréne KB :

Il se prend à se remémorerl'enseignement constamment attesté des deux fondateurs : "Le HPOuais, qu'ils disaient, c'est la politique et l'ensemble des actions qui découlent de la maousse conviction que les nanas et les mecs ont la volonté d'être des pros etdes gambergeurs de première; ils le seront s'ils disposent d'un environnement pas dégeu".

La voilà bien l'affaire ! Pour motiver, d'abord je me fais une conviction, surtout parmi les nanas, qu'elles ont la volonté d'être des pros, je teste, je gamberge, tout ça en site propre, et ça marche !

Ainsi KB retrouva-t-il les principes du management baladeur.

ABECEDAIRE DU MANAGEMENT

Notre héros avait trouvé qu'est-ce qui fait courir HP. Il n'était pas tout à fait persuadé que la motivation est réellement "un produit qui se fabrique",mais il se dit que ce serait tout de même bien de fabriquer quelque chose qui garderait trace de sa conception du management qui, on l'a vu, est un élément de l'environnement, lequel environnement, il en était bien sûr, participe à la motivation des ceusses qui coursent comme des dératés avec HP.

Dans sa théière, ça bullitionnait si bien que la vapeur risquait de lui en sortir par les naseaux. Alors il décida de passer à l'acte etécrivit, tout dans la foulée, l'abécédaire suivant, que j'ai retrouvé dans ses archives, et que je mets à la portée de ta comprenette, non sans quelque tremblement, car j'en sais l'imperformance, mais le devoir parle plus haut, et j'y souscrit, comme à l'emprunt russe, en espérant un retour, et ne va pas me dire que ça ne vaut pas un kopeck (je parle de l'emprunt), un Alain droit-dans-ses-bottes s'est déjà pris les pieds dans le tapis en déclarant que Thomson multimédia "ça ne vaut rien", et ça lui a valu en retour qu'il a encore un peu plus perdu en popularité, surtout auprès des employés de Thomson, on se demande pourquoi, ça a peut-être à voir avec la motivation, non? se dit KB, qui écrivit :

A - comme As à la San A.. C'est aussi l'ancienne notation de ranking (voir à R), sur le modèle des notations financières : AAA,ou : Aaa,ah! ah! ah!, ou bien : ha! ha! ha! - qui exprime la douleur (aïe, ouille)ou le rire (hi hi).Signifie en termes de ranking : "dépasse largement et systématiquement les attentes" : preuve que les attentes n'étaient pas à la hauteur. Remonter la barre.

B - comme Benefits.Tous les coûts bas (et seulement les coûts bas) sont permis.

C - comme Changement. La seule chose qui ne change pas.[KB fait référence à Hérodote : "De tout temps, la seule chose qui n'ait jamais changé, c'est le changement". Note : Hérodote n'est pas le patron d'IBM mais un philosophe grec qui vécut vers 400 avant notre ère l'air de rien].

D - comme Délégué. Espèce en voie d'excitation. Le délégué en réfère à sa base. Le polygone d'excitation est inversement proportionnel à la surface de la dite base.

E - comme Evaluation. Contient les forts, soutient les faibles, ramène les égarés [Réclame des années 1900 pour un corset].

F - comme Femmes. Tout le monde est égal, mais ça ne sera pas facile [Sans doute une réminiscence de Coluche : "Dieu, c'est lui qu'a dit que tous les hommes sont égaux. Il a dit aussi : Il y aura des hommes blancs, des hommes noirs, des hommes jaunes, des hommes grands, des hommes petits, des hommes beaux, des hommes moches et tous seront égaux, mais ça ne sera pas facile ! Et puis il a dit : Y en a même qui seront noirs, petits et moches, et pour eu ce sera très dur !"].

G - comme Gausse. Du verbe se gausser (verbe réfléchi, ça dit tout) : "se moquer ouvertement de quelque chose". Au subjonctif : Que je me gaussasse !

H -comme Hommes. Quand je dis les hommes j'embrasse toutes les femmes [Sacha Guitry].

I - comme Immobilisme. Levons les freins à l'immobilisme

J - comme Just in time (JIT). Dans le cultedes fins : ci-JIT.

K - comme K-way. Lui, au moins, sert à tous vents.

L - comme Limites. Nous n'avons pas de limites, ce sont les autres qui sont bornés.

M - comme Management. Du mot manège, ça a à voir avec le cirque, et quelquefois on tourne en rond; mais c'est aussi "un comportement habile et artificieux pour arriver à ses fins" [Petit Robert]. L'essentiel du management tient dans le "Caesar pontem fecit".

N - comme Néant. Ou : Né en [Saisissant raccourci qui n'est pas sans rappeler - excusez du peu - Bossuet : "Tout ce qui est né pour finir n'est pas tout à fait sorti du néant, où il est aussitôt replongé"].

O - comme Organisation. Art de résoudre un problème en en créant un autre

P - comme Performance. Objet d'un culte dans l'entreprise. Du vieux français parformance "résultat obtenu par un cheval de course, un athlète, à chacune de ses exhibitions en public" [Petit Robert]. La performance a à voir avec le résultat, of course.


Q - comme Question de DP. C'est une très mauvaise question, je ne vous remercie pas de me l'avoir posée. Aucun oiseau n'a le coeur de chanter dans un buisson de questions.

R - comme Ranking. Exercice difficile, où l'on se prend, parfois, à regretter qu'il n'y en ait pas plus parmi les 10 premiers. Le mot ne vient pas de rancoeur, mais l'exercice peut susciter quelques rancidités.

S - comme Scoping. Fait quelquefois l'objet d'étonnants scoops (détonnants).

T - comme Turbin. Après un jour vient un autre jour. Comme "3T" : Travaille Tout le Temps, ou : Travaille et Tais-Toi ?

U - comme Urgence. Il n'y a pas d'urgence, il n'y a que des gens pressés.

V - comme Vahiné. Comme Vision. Objet d'une attention particulière de la part du management, qui doit donner à rêver. Une hypothèse (le rêve), puisque nous ne le connaissons jamais que par le souvenir [Valéry].


W - comme Way of life. Life is not roses all the way

X - comme Inconnu [Celui-là qui a fait son devoir mais n'a pas signé sa copie].

Y - comme Yes man. Laissons à certaines troupes le qualificatifde "premier régiment de cireurs de pompes". Nous, on veut des gens bien dans leur tête, bien dans leurs pompes.

Z - comme Zist et Zest. Entre les deux, c'est plutôt cauteleux. Le management se doit de léviter  [Du latin levitas "légéreté"].