Se priver de manger pour mieux boire

Publié le 31 juillet 2012 par Nuage1962

Quelle horreur de suivre des régimes a tout casser dans le seul but de boire plus d’alcool, et que des compagnies tant qu’à eux n’y voit que le profit, Tant pis si la femme se rend malade, ou si elle boit plus ce qui compte c’est l’argent qu’on peut y faire. C’est une mode dangereuse qui ma première idée est de crée plus d’alcoolique chez les femmes ce qui aura des graves conséquences dans l’avenir autant pour les buveuses que pour les bébés qui naitrons de ces femmes
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Se priver de manger pour mieux boire

 

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Selon une récente étude, une étudiante américaine sur six saute des repas pour mieux ressentir les effets euphorisants de l’alcool et faire de la place aux calories ingérées.

L’obsession de rester mince pousse de jeunes femmes à s’affamer pour boire davantage d’alcool

 

ISABELLE MAHER

JOURNAL DE MONTRÉAL

 

Obsédées par la minceur, des jeunes femmes auraient développé l’habitude de mélanger jeûne et alcool avant de faire la fête. Ce comportement dangereux observé chez nous, toucherait une étudiante américaine sur six.

Un Mojito contient 169 calories, une bière 140 calories, une coupe de Chardonnay 138 calories… Des jeunes femmes jonglent quotidiennement avec ces données et vont jusqu’à « planifier » à l’avance une soirée bien arrosée en se privant de manger.

« Dès le lundi avant une fête prévue pour le week-end, certaines de mes patientes vont mettre en place un jeûne ou tripler les séances d’entraînement au gym. Ce phénomène n’est ni nouveau, ni plus fréquent qu’avant. Les règles varient selon les patientes », note Stéphanie Léonard, psychologue et spécialiste des troubles alimentaires.

Perdre la tête

Moins manger pour mieux boire, un phénomène aussi appelé « alcoorexie » a été récemment documenté par des chercheurs de l’Université du Missouri. Selon leur étude publiée en 2011, une étudiante américaine sur six saute des repas pour mieux ressentir les effets euphorisants de l’alcool et faire de la place aux calories ingérées. Ce comportement touche trois fois plus de femmes que d’hommes et pas nécessairement des personnes souffrant d’anorexie.

Aucune étude sur l’alcoorexie n’a été réalisée chez nous, mais les intervenants de l’organisme Anorexie et boulimie Québec (ANEB) ont observé cette pratique, particulièrement chez sa jeune clientèle âgée entre 17 ans et la mi-vingtaine.

« Plusieurs d’entre elles évitent les activités sociales pour ne pas s’exposer au gain de poids. Pour elles, jeûner avant une sortie permet d’oublier les calories le temps d’une soirée. Si elles sautent le dîner et le souper, elles auront aussi moins besoin de boire pour ressentir les effets », rapporte Geneviève Dumont, coordonnatrice clinique d’ANEB.

Dans un forum de discussion, une jeune femme qui consomme de l’alcool tous les jours depuis des années raconte qu’elle se prive de manger pour compenser. Une autre âgée de 28 ans qui souffre d’anorexie restrictive depuis l’âge de 12 ans s’est mise à boire régulièrement il y a un an. Dès qu’elle arrête, elle souffre de boulimie vomitive. Un schéma infernal, décrit-elle.

« Beaucoup de femmes ont développé cette stratégie. Ça existe depuis longtemps. Ça fait partie de ces pratiques aberrantes qu’elles développent pour éviter de manger. Certaines ont recours à la caféine, d’autres aux boissons énergisantes ou à l’eau. Certaines font même des dons de sang pour se débarrasser des calories », rapporte Howard Steiger, directeur du programme des troubles de l’alimentation à l’Institut Douglas.

Des risques

Priver le cerveau de nourriture et consommer de grandes quantités d’alcool peut entraîner de graves problèmes de santé, expliquent les chercheurs du Missouri.

Les femmes sont particulièrement vulnérables aux effets de l’alcool, car l’enzyme responsable du métabolisme pour l’alcool n’est pas aussi active que chez l’homme. L’alcool est donc éliminé moins rapidement. De plus, la masse adipeuse étant plus abondante chez la femme, l’alcool se répand plus facilement dans les muscles. Notons que la consommation d’alcool à l’adolescence et au début de la vingtaine peut compromettre gravement la santé des os et augmenter les risques d’ostéoporose.

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L’organisme Anorexie et boulimie Québec considère que les entreprises « exploitent la tyrannie de la minceur ».

L’OFFRE DE BOISSONS ALLÉGÉES EXPLOSE

Bières, vodkas, cocktails… Les fabricants d’alcool semblent s’être donné le mot pour envahir le marché en offrant des produits moins caloriques.

« Les gens font attention à leur santé et font du sport. Contrairement au vin très associé à la santé, nous devions travailler à changer la perception négative que les gens peuvent avoir de la bière en offrant un produit moins calorique », explique François Lefebvre, chef des communications chez Molson Coors. L’entreprise lançait l’an dernier Molson Canadian 67, une bière contenant 67 calories.

La tendance des boissons faibles en calories semble plaire aux consommateurs. Des entreprises comme Smirnoff, Bacardi, Labatt et Molson ont flairé la tendance.

Mais selon Geneviève Dumont, coordonnatrice de l’organisme Anorexie et boulimie Québec, ces entreprises exploitent la tyrannie de la minceur. « Je trouve alarmant que l’on offre toutes sortes de produits alcoolisés faibles en calories. On exploite un contexte social, c’est devenu glamour de boire et de faire la fête en gardant la ligne. On ne devrait pas avoir à compter les calories lorsque l’on boit », plaide-t-elle.

Minceur en bouteille

Aux États-Unis, le gigantesque succès de Skinnygirl a surpris l’an dernier avec une hausse des ventes de 294 %. Le cocktail dont la mise en marché et le nom de la marque misent sans détour sur l’attrait de la minceur a fait son arrivée au Québec en avril dernier.

Selon Rob Tucker de l’entreprise Beam, propriétaire de Skinnygirl, l’intérêt pour le produit est manifeste. « En deux mois et demi, nous avons déjà vendu 1284 caisses de 12 bouteilles, c’est incroyable ! »

Interrogé sur une possible mauvaise utilisation du cocktail minceur, Monsieur Tucker s’est montré étonné.

 « Je trouve triste que certaines femmes comptent les calories pour boire plus, ce n’est pas du tout notre objectif », affirme-t-il.

Dans un sondage mené en 2011 par Molson auprès de 2 000 répondants, 61 % affirment être influencés par l’apport en calories dans le choix d’une boisson alcoolisée et 39 % disent connaître la quantité de calories contenue dans la bière qu’ils boivent.

 

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