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La Reine des abeilles aka la nana méchante du collège que je ne pouvais pas piffrer

Publié le 02 août 2012 par Elosya @elosyaviavia

La Reine des abeilles aka la nana méchante du collège que je ne pouvais pas piffrer

Hier avec ma collègue C., nous déjeunions tranquillement et je ne sais plus comment, nous avons fini par évoquer nos années collèges.

Rah les années collèges, les boutons, les appareils dentaires, les amitiés fusionnelles, les amours impossibles, les posters d’ado, l’image que l’on montre aux autres. Haaaa, je suis tellement nostalgique.

Nan en vrai pas tant que ça. J’ai fait des rencontres fantastiques au collège et d’autres…hum…qui ont été plutôt difficiles. Ces rencontres pas constructives étaient plutôt marquées par le sceau de l’humiliation et de la méchanceté surtout quand il y avait une reine des abeilles dans le coup. (Thanks pour le rappel de cette expression C.

;-)
)

Au cours de notre conversation, je racontais à ma collègue comment j’avais côtoyé l’une de ces reines à deux balles. C’était à la rentrée de ma 5ème et j’étais ma foi aussi influençable que l’on peut l’être à cette période là. Je traînais souvent avec mes copines, les mêmes depuis la primaire, mais cette année là, elles se sont retrouvées dans la même classe que A. et la donne a changé. A. faisait partie des filles “populaires” et pour mes copines et bientôt pour moi aussi, il était important d’être dans ses petits papiers afin d’être invitées dans les boums de la mort qui tue, afin d’avoir une image trop cool auprès des autres hype du collège, afin de ne pas être exclue par le groupe. Enfin bref, à ce moment là je suis devenue l’une des petites insectes qui lui collaient au train.

Donc à cette époque, traîner avec A. cela signifiait dire amen à beaucoup de ces propos, c’était rire à ses blagues pas drôles, c’était l’entendre dire des trucs souvent humiliants et méchants sur d’autres personnes en fermant sa gueule. Il nous arrivait aussi de subir les moqueries de A. Pour ma part, je me souviens de deux cuisantes scènes d’humiliations. La première étant le jour où elle nous montra son dernier shopping : une veste Naf Naf chère, très à la mode à cette époque. Après avoir paradé avec, elle me demanda (avec un air de dédain) d’où venait ma veste, balbutiant qu’il venait d’un magasin…hum…Tati (mouais c’était un peu la honte pour moi de le dire, financièrement parlant j’avais l’impression de lui dire : hey, mais oui j’ai beaucoup moins de tune que toi) cette garce (ouh ça y’est ma colère sourde se lâche) marqua un silence de quelques secondes tout en me dévisageant puis elle me dit qu’il était peut-être temps que je remise au placard ce “truc” qui me servait de blouson pour en acheter un autre un peu plus présentable parce que là, vraiment, cela ne ressemblait à rien.

Puis il y avait eu cette autre fois, cette fois qui lui vaut aujourd’hui encore une profonde inimitié de ma part, où sortant d’un cours d’histoire, elle m’avait dit l’air guilleret qu’elle m’avait enfin trouvée un surnom. Elle m’expliqua donc que pendant cette heure de cours, ils ont étudié la préhistoire, les Australopithèques et la découverte du squelette de Lucy. Elle me parla de la ressemblance frappante que je pouvais avoir avec les représentations de Lucy et des hommes préhistoriques de l’époque. De là, elle me dit qu’elle avait décidé qu’ “australopithèque” serait mon surnom et qu’elle trouvait que ça m’irait parfaitement bien. Elle a donc utilisé ce “surnom” à plusieurs reprises pour me héler dans les couloirs.

Elle semblait trouver ça très drôle.

Toujours est-il que cette période où j’ai traîné avec cette biatch demoiselle a pris fin dans une tournure plutôt  inattendue. Une de mes très bonnes amies, fêtait son anniversaire. Nous parlons des invités quand je m’aperçois qu’une autre amie n’est pas conviée. Silence gênée de mon amie qui  me révèle que Reine A. n’a pas souhaité que l’autre vienne à la fête et qu’elle lui a demandé expressément de ne pas la convier. J’hallucine, intérieurement je bouillonne. Un peu plus tard, je vois A. expliquer à cette fille qu’elle n’est pas invitée et je vois cette amie pleurer. A ce moment là, j’explose de colère. Je vais voir la reine et  je l’engueule. A. me répond que si je continue comme ça, plus personne ne voudra traîner avec moi. Je lui dis alors au revoir et je me casse.

Bon là, je la joue fière, mais ensuite j’ai enduré une semaine de mise au ban à la cantine et dans le bus. J’ai fait le douloureux apprentissage de la solitude et d’une forme d’exclusion adolescente et ça fait mal. J’ai été ensuite très triste et à la limite de regretter d’avoir ouvert la bouche, même si c’était vraiment énorme pour la fille réservée et passe-partout que j’étais. Mais ensuite, j’ai eu la chance de rencontrer des filles tops qui avaient été très touchées par tout ce qui s’était passé et elle m’avait accueillie à bras ouvert dans leur cercle amical. Seule, je n’étais plus.

Donc je racontais tout ça à ma collègue et je finissais par lui dire qu’avec le recul, je me rendais compte que ce moment de rébellion m’avait fait énormément de bien et encore maintenant je suis fière de cette petite collégienne qui a eu assez de lucidité, de jugeote et de courage pour s’affirmer un bon coup et qui ne s’est pas démontée pour se démarquer d’une attitude et de valeurs qui n’étaient pas les siennes.


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