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La mère, La petite fille, La femme

Publié le 24 juillet 2012 par Elosya @elosyaviavia

La mère, La petite fille, La femme

En ce moment, je suis dans ma période livre psy et de développement personnel.

J’en ai terminé un, il n’y a pas longtemps dont je vous parlerais qui se nomme “Mères : libérez vos filles !”. Comme son nom ne l’indique pas, ce livre traite des relations entre les mamans et leur fils. Mais comme vous l’aurez aussi compris, il évoque surtout les relations mères/filles.

Et c’est effectivement un sujet qui me taraude en ce moment.

Suite à plusieurs situations et questionnements sur moi-même, je me suis mise en quête de mieux comprendre le relationnel que je pouvais avoir avec ma mère.

Nous avons une relation où la complicité, la rigolade et les conversations sur la vie ont une bonne place. On se rejoint aussi énormément sur des valeurs persos. Mais d’un autre côté, j’ai aussi observé que nos rapports sont conflictuels sur bien d’autres points. Comme sur ma manière d’être féminine, mon (sur)poids, ma manière de gérer certaines choses etc. Bref, plusieurs points qui pourraient faire partie des accrochages anodins mères/filles si au fil du temps et du comportement parfois excessif de ma mère ne se révélaient pas autant sources de souffrances et de remises en questions douloureuses pour moi. Faisant un travail sur moi-même depuis plusieurs années, je sais que nos relations mères/filles ne sont pas étrangères à mes problèmes alimentaires, mon rapport ambivalent à la féminité et à mon manque d’estime personnel.

Alors je lis beaucoup sur la question. Cherchant dans les livres, non pas les solutions ultimes qui me permettraient de passer au radar notre rapport, mais les outils qui m’aideraient à comprendre ce qui se passe chez elle, mais surtout chez moi. J’en parle aussi beaucoup avec mes ami(e)s, mon chéri et certains membres de ma famille. Je suis également partie à la recherche de mon passé familial en essayant de cerner qui étaient mes aïeux et mon grand-père maternel (que je n’ai point connu) et leurs influences sur nous.

J’apprends encore maintenant que cette “quête” est aussi difficile que nécessaire, si je veux me “libérer”. Je note surtout que la jeune femme de 31 ans que je suis, a encore du mal à le couper ce putain de cordon. Je le cisaille, je le mordille, il se morcèle, mais il ne se coupe pas. J’ai encore du mal à le trancher de manière nette et définitive. Je pense que cela sera la condition sine qua non, pour apaiser l’enfant qui se trouve en moi et qui n’a de cesse de hurler qu’elle existe et qu’elle ne veut pas être contrôlée, mais comprise et réconfortée. Je pense que cela me permettra aussi de faire la paix entre les deux, moi qui ait parfois l’impression d’osciller entre 2 pôles, ne sachant pas où me positionner et où trouver celle que je suis réellement.

J’ai longtemps combattu cette envie d’analyser ce qui se passe. De comprendre ce qui pouvait me chagriner après des conversations avec elle. J’étais et suis encore tenaillée par ma culpabilité de descendre ma mère de son piédestal, je tente de ne pas la positionner comme un monstre ou une mère parfaite, mais juste comme une personne pour qui j’ai beaucoup d’amour. Et cela m’aide énormément. Je dis progressivement au revoir à  mes pensées négatives trop nombreuses, mes jugements hâtifs et implacables sur tout mon petit être, je perçois plus de confiance, de bienveillance pour moi.  Alors progressivement, j’ai dévié de ma route toute tracée et j’ai laissé derrière moi, presque sans aucun regret, la “fille parfaite” que je pensais devoir être de manière immuable. Elle est coriace, elle se repointe de temps à autre, au moment où je m’y attends le moins, mais j’arrive à la remettre à sa place.

Je suis donc allée explorer un autre chemin pour voir si je trouvais autre chose. J’ai cherché et fini par trouver quelqu’un d’autre, une autre qui n’attendait que ça, d’être remise sur le devant de la scène pour jouer sa partition autant dans le pire que dans le meilleur. Elle a parfois du mal à se faire une place.

Toutefois, elle est aussi tenace et cette autre, ni ange, ni démon, se pose souvent là en équilibre avec un air serein, parce qu’elle est sûre que maintenant l’avenir pour elle, sera bon.


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