Magazine Humeur

Les chroniques iraniennes et/ou perses de Jafar: Mossadegh, cherä, cherä ?

Publié le 03 août 2012 par Menye Alain

Les chroniques iraniennes et/ou perses de Jafar: Mossadegh, cherä, cherä ?Cherä, cherä… Ce mot perse signifie « pourquoi », parfaitement approprié lorsque l’on pense à Mohammad Mossadegh. Pourquoi une chute aussi spectaculaire ? Pourquoi la condamnation de cet homme si brillant ? Pourquoi en 1953 l’Iran est-il retombé sous le joug des impérialistes alors que le pays était si proche de s’en défaire définitivement ? Cette chronique est destinée à toutes les personnes jouant les vierges effarouchées lorsque l’on évoque le fait que la CIA a pour habitude d’organiser des coups d’état à travers le monde. Ah, l’Amérique, ce beau pays, ce grand pays démocratique, la Constitution et caetera… Ne rigolez pas, il existe encore en Europe bien des andouilles pour qui ce « raisonnement » est incontestable et incontesté… Ce à quoi nous pouvons rajouter la phrase pouvant achever de rire toute personne censée : « les Israéliens, notre peuple ami qui souffre et que nous devons protéger… » Bref. Fin de ce petit hors-sujet de quelques lignes nécessaire, ce n’est pas sympathique de ridiculiser les raisonnements des gens lobotomisés par les médias “mainstream”.

Aujourd’hui donc, nous parlerons de Mohammad Mossadegh. Homme politique iranien né en 1882 et décédé en 1967. Il fut député, puis opposant à Reza Shah Pahvali (règne de 1925 à 1941, avant dernier Shah d’Iran) qui l’envoya notamment en exil. Il put reprendre ses activités politiques en 1942, dans la période la plus dure possible pour le pays. En effet, les américains et les britanniques venaient d’envahir l’Iran afin de faciliter aux Russes le ravitaillement par les lignes de chemin de fer iraniennes et suite au refus de Reza Shah de ne pas rester neutre dans la seconde guerre mondiale. Ces deux nations impérialistes se livreront comme ils en ont eu l’habitude dans leur histoire, à des exactions de la population. Le sentiment nationaliste du peuple iranien dans ce moment de douleur tripla, et un parti politique nationaliste fut créé, avec à sa tête Mossadegh : Jebhe Melli. Ce parti politique se veut avant tout nationaliste et protecteur des intérêts du peuple iranien. Suite au départ des occidentaux de l’Iran à la fin de la seconde guerre mondiale, le Shah Mohammed Reza Shah Pahvali (règne de 1941 à 1979, dernier Shah d’Iran) fait face à une forte opposition : du Jebhe Melli d’une part, du parti communiste Toudeh d’autre part. L’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala disait de ce sinistre personnage que l’on pouvait l’appeler le chien, car « quand les occidentaux lui lançaient un os, il le rapportait aussitôt ». Ce qui n’est pas dénué de vérité.

Le 29 avril 1951, le Shah se retrouve obligé de nommer Mossadegh premier ministre. Son action la plus rapide et importante fut de nationaliser l’ « anglo-iranian oil company » ayant la main-mise sur le pétrole du pays, afin que le peuple puisse bénéficier des rentes pétrolières. Quoi de plus normal aux yeux de personnes éprises d’équité ? L’argent du pétrole du peuple appartient au peuple et non aux requins en costume-cravate appelés patrons de multinationales ! Mossadegh mena également une politique fortement anti-britannique en expulsant tous les consulats de ce pays n’ayant jamais cherché autre chose que de mettre, en vain, la mainmise totale sur l’Iran. Le Shah tentera certes d’évincer son premier ministre, mais suite à d’immenses manifestations populaires il se verra forcé de rappeler Mossadegh 3 jours plus tard. Une humiliation qu’il ne digérera pas. Le 15 août 1953 une arrestation de Mossadegh est ratée, et Mohammed Reza Pahvali ayant peur d’assumer ses actes se réfugie lâchement à Rome. C’est alors que les impérialistes en bottes de cow-boys nommés américains et britanniques décidèrent que la situation était allée trop loin, qu’un pays ne pouvait se défaire de leur joug aussi facilement. Le digne peuple Perse debout et non soumis aux occidentaux ? Impensable pour ces requins déguisés en poissons rouges humanitaires ! Américains et Britanniques, conjointement, mettent en place l’opération Ajax. Des manifestants sont payés pour protester contre Mossadegh, le parti Toudeh est poussé par des membres infiltrés de la CIA à faire de même. Finalement, la CIA encouragera le général Zahedi, fidèle parmi les fidèles du Shah à prendre d’assaut le parlement. Mossadegh se verra arrêté et le Shah reviendra de son bref exil.

Mohammad Mossadegh sera condamné à 3 ans de prison, suivis d’une assignation à résidence à vie à Ahmadabad. La nationalisation est annulée et les Américains récupèrent 40% des parts du pétrole iranien. Nous ne devons pas oublier que Mossadegh, démocratiquement élu, fut renversé par les impérialistes ne jurant que par les billets vert et refusant toute amélioration de la condition de vie du peuple iranien. Mossadegh a payé sa volonté de voir l’argent du pétrole du peuple au peuple, et restera un des premiers symboles de la liberté arrachée par le peuple Perse aux Occidentaux et/ou dents de requin. Souvenez-vous en tous, lorsque vous voyez les rats de Benghazi où l’Armée (non) Syrienne (tout sauf) Libre ! Ceux croyant encore que ces clowns ne sont pas des agents financés et soutenus par l’occident vivent dans le monde des bisounours. Mossadegh, de là ou il est, pourrait le confirmer…

Bonne continuation du jeûne du Ramadan à tous ceux concernés, n’oubliez pas que remettre en cause les informations des médias mainstream est essentiel afin de voir la vérité dans l’actualité internationale, et ce, en partie, grâce à l’analyse de l’histoire. Les Occidentaux ont eu Mossadegh et Gaddafi, ne les laissont pas avoir Al-Assad et Ahmadinejad !

Rappelons en hors-sujet (que je tiens néanmoins à préciser) que Mossadegh se prononce « Mossader », en effet le son « gh » se prononce « r » en langue perse et arabe. Les rats libyens sont originaires de « Benrazi » et le pays à l’est de l’Iran est l’ « Afranistan » en terme de prononciation. Chaque fois que quelqu’un prononce ces noms à l’occidentale, un chaton meurt égorgé quelque part dans le monde, ne l’oubliez pas avant de prononcer un nom d’origine arabe où perse incluant un « gh »…

Je tiens à remercier mon frère de combat Allain Jules ainsi que la modératrice. Je vous dis à la semaine prochaine.

Salaam ahlikoum ! 

Jafar.


Retour à La Une de Logo Paperblog