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Instantanés # septième acte

Publié le 03 août 2012 par Elosya @elosyaviavia

Instantanés # septième acte

Allez c’est reparti pour une série d’instantanés sur le quotidien et mes contemporains, parce que c’est l’été, parce que ce soir je suis officiellement en vacances, parce que la terre est ronde, parce que les Français récoltent des tas de médailles aux J.O, parce que j’aime porter des foulards dans mes cheveux en ce moment, parce que j’ai réussi un super plat d’aubergines hier.

Bon.

En vrai, j’ai pas besoin de raisons spéciales pour vous (dé)écrire des instantanés.

J’aime le faire et pis c’est tout.

J’ai apprécié le spectacle de cette jeune femme, brune, voluptueuse, espagnole qui faisait des mouvements dignes d’une chorégraphie de ballet, qui sautait en l’air 3,4,5…plusieurs fois d’affilée, qui remuait les hanches, qui virevoltait dans tous les sens, qui a terminé par un petit laïus, tout ça devant la caméra d’une copine pour enregistrer semble t-il un petit message amical à l’attention d’un ou d’une proche. Avec sa longue chevelure, son petit short et son petit haut tout simple, j’ai trouvé qu’elle était dotée d’une séduction folle et d’une sexyness à faire pâlir Monica Bellucci.

J’ai été interloquée devant ce couple qui se disputait à coup de grandes tirades. Au départ, ils semblaient bien communiquer puis c’est parti en live et ils ont commencé à s’invectiver. Une vraie scène de théâtre qui a du se poursuivre chez eux puisqu’ils ont franchi la porte de leur hall en continuant à s’engueuler. C’est alors que je vis le néon rose fluo qui clignotait vivement au dessus de la porte et que je me suis aperçue qu’ils logeaient en fait dans un hôtel. Un hôtel qui se nommait : l’hôtel de la paix. Et là, c’était foutu, je suis partie dans un fou rire, toute seule, comme j’en ai parfois le secret.

J’ai senti les larmes montées quand en farfouillant dans une pochette photo, je suis retombée sur la photo d’un proche disparu. Passé un petit moment de choc, j’ai regardé attentivement les photos et là des souvenirs heureux me sont revenus. Passé un moment d’émotion, je me suis dit qu’ avec le temps, la douleur de la perte subsiste encore, mais progressivement les souvenirs heureux reprennent aussi une bonne place.

J’ai été très amusée par le regard angoissé d’un fils dans le métro. C’est que sa mère était en train de raconter ce que j’ai saisi comme étant des souvenirs d’enfance avec des expressions comme “à cette époque là”, “ah non, mais il n’avait pas encore” ou “tout petit déjà, il était”. Et parfois lorsqu’elle avait un trou de mémoire, elle haussait la voix pour lui demander une information complémentaire. Son fils, anxieux, répondait rapidement puis il tentait de prendre l’air neutre, mais je lisais chez lui l’expression de quelqu’un qui prie pour que cela s’arrête. C’est que le pauvre, il aurait peut-être préféré que sa mère raconte des souvenirs moins gênants à la belle jeune-femme qui se trouvait assise à côté d’elle. Jeune femme qui était sa petite amie et qui offrait un visage très attentif à sa belle-mère, mais qui regardait par intermittence son chéri avec insistance, semblant lui dire “purée, mais sors moi de cette conversation !!!!”. Pas sûre qu’elle ait été entendue.

J’ai été très peinée pour ce petit bonhomme de 7/8 ans qui réclamait un bisou à son père et qui n’a récolté en échange de sa demande, qu’une réponse cassante de l’homme qui lui a intimé l’ordre de lui foutre la paix et qui lui a dit d’aller s’asseoir “là bas”. Là bas qui était en l’occurrence un strapontin bien éloigné. lorsqu’ils sont descendus à la même station que moi, j’ai regardé vers eux, le petit garçon, devant, en train d’attirer l’attention. Son père derrière levant les yeux au ciel devant chaque tentative de communication de son fils. Je me disais que ce papa devait être mal luné ce jour et que cela expliquait (sans l’excuser) son comportement très dur. Je me faisais aussi la réflexion que les carapaces pouvaient autant nous sauver que nous faire du mal quand elles devenaient trop grosses. Dans le cas où son père se comportait tout le temps comme ça, j’espérais aussi que ce petit garçon ait au moins une personne bienveillante et généreuse auprès de qui il pouvait réclamer câlins et belles paroles sans se faire rembarrer.

J’étais contente de voir ce papounet en goguette avec ses deux enfants. Une gamine toute petite, mais ultra bavarde qui lui posait toutes les questions possibles et inimaginables sur le métro, les escaliers, les gens, le bruit…et un bébé plus ou moins silencieux qui regardait le monde qui l’entourait avec des gros yeux de merlan-frit poussant de temps des petits sons pour communiquer sa joie ? ses interrogations ? son étonnement ? sur ce qu’il voyait. Entre la poussette, le bébé, la petite bavarde et l’épreuve des escaliers dans le métro, le papa semblait ultra à l’aise et tout fier d’être en si bonne compagnie.

J’étais très interloquée lorsqu’une collègue m’a racontée sa rencontre avec une membre d’association.. Ma collègue voulait avoir confirmation que des documents avaient bien été déposés à mon travail. Cette jeune femme a confirmé. Elle était venue les déposer en main propre et c’est une stagiaire de 20 ans à peu près qui a récupéré les docs. De là un petit moment de flottement et je me marre (un peu jaune peut-être) en disant que décidément je ne pensais pas faire si jeune. Parce que oui la stagiaire de 31 ans 20 ans c’était moi.

J’ai souri devant la course effrénée de ce petit garçon qui tentait de faire peur aux pigeons en se jetant sur eux. Il faut croire que les pigeons parisiens sont habitués à l’humain, car très peu d’entre eux ont détalé et la plupart continuaient de faire leurs petites affaires : roucoulades, pigeons mâles qui essaient lourdement de pécho une femelle, recherche de bouffe, marche bizarre et frénétique comme s’ils ne savaient pas eux-mêmes où ils allaient. Ils faisaient fi de ce bonhomme qui ne s’est pas démonté et qui recommençait encore et encore avec la même fougue. Bah ouais, un môme lâche rarement l’affaire, même quand ça semble désespéré. On devrait peut-être prendre exemple ? Non ?


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