Mon compagnon de page…ce prisme!

Publié le 04 août 2012 par Docteurho

J’ai, toujours, rêvé, d’écrire la chose ! Un récit que j’ai imaginé toutes les fois où je me sentais capable de transgresser les règles de la nature et faire des trucs de surhommes. Durant ces moments là, je croyais être capable de soulever des montagnes à la seule force de mon crayon, que dis-je ? J’en étais certain ! Sauf qu’entre mes certitudes sujettes à caution et la réalité, existaient des barrières infranchissables, galvanisées par mon indécision chronique et surtout mon incapacité à comprendre que la perfection n’est pas un acquis, mais une quête continue…une vie entière ! 

L’effort…mon effort tombait, donc, à l’eau avant même qu’il n’eût commencé à franchir les méandres de mon imagination. Je le ployais sous le poids de mes chimères, âpres et d’un sournois digne d’une figure de proue de ce navire fantôme que craignaient les marins d’eau douce ! C’est dire que jamais je n’ai pu dépasser mes angoisses puérils, ni su avoir assez d’aplomb pour faire preuve d’apathie, lorsque la force se faisait tarissable. Le courage est nécessaire pour vaincre, la puissance, elle, est souhaitable, mais facultative… 

Frustré perpétuel, Je m’amusais, alors à tuer mon prisme, quand il tentait de se réfléchir devant moi, à l’occasion, comme sur cette page vierge que j’ai entrepris plusieurs fois de déflorer, ainsi qu’on honore sa dulcinée durant sa nuit de noces, mais en vain…Je n’ai jamais réussi à ne pas douter de moi. Ce soucis de performance, permanent et singulier, faisait jaillir, en moi, des poussées de violence primitive, et j’explosais dans le vide, tel un geyser : énergique, saillant, mais paradoxalement fatal, d’abord à lui-même puisqu’il ne dure que le temps de son éruption et aux autres, car force brutale et imprévisible. Le parfait pamphlet ! 

Détrompez-vous ! Ce verbe protubérant n’est pas maestria, encore moins une démonstration ronce à quelque détracteur. Je n’aime pas les phrases pimpantes, ni n’en suis friand. Je suis un cru, et c’est ainsi qu’il vaut mieux me consommer. Mais là, j’ai eu cette subite envie de galber les formes, puisse mon lecteur trouver, un quelconque plaisir à me feuilleter. Je ne pense pas vraiment être un bon orfèvre, du verbe, non pas parce que certains doutent de mon talent, ou rabâchent les mêmes répliques au détour de chacune de mes sorties, non ! Il est clair qu’aucune critique ne peut m’affecter dans ce sens, mais l’honnêteté oui ! La mienne, envers moi-même d’abord, et puis vous, qui êtes entrain de me lire ici présent…Je me suis tout bonnement cru à un certain moment, le meilleur et c’est là que j’ai tout perdu…