On ignore où se trouvent ces personnes et Amnesty International estime qu'elles risquent d'être soumises à des actes de torture ou d'autres mauvais traitements, sur lesquels l'organisation a recueilli des informations dans les Émirats arabes unis.
Le 15 juillet dernier, le procureur d'Abou Dhabi a déclaré que plusieurs personnes feraient l'objet d'une enquête pour avoir prévu de "porter atteinte à la sûreté de l'État" et s'être "opposées à la Constitution et au régime des Émirats arabes unis", ainsi que pour leurs liens avec "des organisations et des programmes étrangers". La vague d'arrestations actuelle fait suite à cette annonce.
Les récentes arrestations portent à 50 le nombre total d'hommes arrêtés depuis mars 2012.
"Cette vague d'arrestations est extrêmement préoccupante et semble participer des attaques portées en ce moment contre les droits aux libertés d'expression, d'association et de réunion dans les Émirats arabes unis", a expliqué Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Parmi les détenus figurent trois avocats: Mohamed Abdullah al Roken, avocat de la défense dans l'affaire, très médiatisée l'an dernier, de cinq militants politiques – surnommés les "Cinq des Émirats" –, Mohamed al Mansoori, défenseur des droits humains et ancien président de l'Association des juristes des Émirats arabes unis, et Salem al Shehhi. Amnesty International estime que ces trois hommes sont des prisonniers d'opinion détenus uniquement pour avoir exprimé, pourtant pacifiquement, leurs opinions ou en raison de leurs activités professionnelles.
Certains des 35 hommes arrêtés par des agents de la Sûreté de l'État entretiendraient des liens avec l'Association pour la réforme et l'orientation sociale. Ce groupe politique non violent, engagé depuis de nombreuses années dans des débats politiques pacifiques dans les Émirats arabes unis, prône une plus grande adhésion aux préceptes islamiques.
Les partis politiques ne sont pas officiellement autorisés dans le pays. Aucune contestation politique n'est tolérée sans réserve et les libertés d'expression et d'association sont gravement restreintes, surtout depuis ces derniers mois.