Je n’aime pas les larmes de crocodile, car c’est dans le but de tromper .. mais pourquoi des larmes de crocodile ? Des légendes venant de très loin dans le temps est a l’origine de ces larmes …
Nuage
Larmes de crocodile
Larmes feintes destinées à émouvoir et tromper l’entourage.
L’arme du crocodile, ce sont ses énormes mâchoires qui lui permettent de happer un zébu ou un gnou et de l’entraîner dans l’eau pour l’y noyer avant de l’emmener dans son garde-manger où l’animal passé de vie à trépas pourra commencer à se décomposer avant que le crocodile n’en fasse son déjeuner.
Mais comment un animal qu’on présente comme si vorace et féroce pourrait-il avoir des sentiments de compassion au point d’en pleurer de chaudes larmes ?
Eh bien il faut aller se promener à l’Antiquité du côté de l’Egypte, sur le Nil, pour avoir la réponse.
Car cette expression qui, sous la forme actuelle, existe depuis le XVIe siècle [1], nous arrive de loin puisqu’elle est issue d’anciennes versions en grec et en latin.
Elle vient d’une légende qui disait que les crocodiles du Nil attiraient leurs proies en gémissant à fendre l’âme des naïfs qui passaient à proximité et venaient s’enquérir, un peu trop près, de ce qui pouvait provoquer de tels pleurs.
Une autre version du mythe de l’appel des sirènes, donc.
Sur Internet, pour expliquer ces ‘pleurs’, on trouve en de nombreux endroits une phrase répétée à l’identique qui dit : « leurs glandes lacrymales ont les mêmes circuits neuromoteurs que leurs glandes salivaires et gastriques » ; autrement dit, quand ils mangent, puisque leurs glandes salivaires sont activées, ils pleurent également, ce qui suffirait à justifier cette impression de compassion lorsqu’ils se mangent leur proie.
Bien que répétée, cette information est malheureusement fausse : il n’y a que chez les alligators américains (donc loin de l’Égypte) où les mâchoires sont faites de telle manière qu’elles effectuent une pression sur les glandes lacrymales.
[1] Avec l’ancienne forme du mot désignant le saurien en moyen français, à savoir ‘cocodrile’ (venu de ‘cocodrille’ en ancien français).