J'entends les gouttes d'eau tambouriner sur la vitre neuve de ma chambre. J'ai ouvert les yeux. La pièce était sombre malgré les stores usagés fournis par le propriétaire. La couleur était franchement dépassée depuis des lustres, j'attends l'occasion de les changer.
Je passe le plus clair de mon temps entre les murs de mon appartement. Soit devant cet écran ou celui du téléviseur. Vivant seul, je ne vois pas pourquoi j'irais me balader en voiture ; je ne connais personne à proximité.
Côté emploi, rien ne bouge et moi-même je suis condamné à l'inaction. Les deux seuls employeurs qui m'intéressent ne peuvent rien faire avant la fin de ce mois. Je dois donc me résigner et attendre.
Et l'attente, c'est long, ennuyeux, pénible. Je ne trouve pas suffisamment d'idée pour alimenter ce blogue. D'ailleurs à quoi bon ? Il n'y a qu'une ou deux personnes seulement qui s'intéressent à lire mes textes.
Oh, je crois savoir qu'il y a aussi des visiteurs anonymes mais, ils ne font que passer. Et dans ma tête, c'est signe que mes écrits sont sûrement inintéressants. Sans valeur. Sans âmes.
Je m'ennui. Je m'ennui de mon siège, de mes voyages à travers tout le pays et aux États-Unis. Je m'ennui de mes passagers, jeunes et vieux, moqueurs ou sérieux.
J'ai hâte de revêtir mon uniforme et de reprendre la route. J'aimerais y croire. Tellement. Ma valise attend toujours dans son coin, vide. Prête à servir. Tout comme le reste de mes affaires personnelles.
Mais pour le moment, je ne peux qu'attendre... Un courriel, un coup de fil, une bonne nouvelle. Je suis prêt. Prisonnier de mon destin...