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Chroniques de Péribonka - seconde partie

Publié le 12 août 2012 par Danielrondeau
Trouver un bon restaurant à Dolbeau, sans guide local, est un peu difficile. Comme tout nous semblait du pareil au même, on énumère aux enfants les choix que l'on voit. Ils choisissent Mikes. Ça nous apprendra.
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En apéro, mon plus jeune choisit un jus de pomme. Quelques minutes plus tard, la serveuse revient en nous disant (je cite): «Notre jus de pomme a des mottons». La serveuse est comme notre chalet : accueillante, chaleureuse, mais la finition est à revoir.
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Aux supermarchés de Dolbeau et de Mistassini, en plein coeur du pays des «beleuets», en plein festival des «beleuets», les bleuets viennent des États-Unis. Des gens en achètent. Dans le stationnement, personne ne les attend pour les lapider. Nous sommes un peuple vraiment trop pacifique.
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Au chalet, comme veilleuse pour les enfants, on laisse une faible lumière allumée dans la salle de bain. Une heure plus tard, des milliers d'insectes obstruent la petite fenêtre de la pièce, attirés par la lueur. Jamais je ne comprendrai cette attirance obsessionnelle. S'ils aiment tant la lumière, pourquoi ne deviennent-ils pas diurnes? Certains aiment se compliquer la vie.
Ça me rappelle qu'il y a longtemps que j'ai pris des nouvelles de certains amis.
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Au lac Saint-Jean comme ailleurs, c'est quand on quitte la grande route qu'on découvre les plus beaux paysages. Mais parfois, il faut aimer la machinerie rouillée comme décoration de jardin.
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On quitte la 169 pour entrer dans Sainte-Jeanne-d'Arc. Ce village a un peu d'Açores dans sa beauté surannée et de Finlande dans son isolement nordique. On se rend au 9e rang (à tout le moins à ce qu'il en reste) où, il y a longtemps, a grandi mon beau-père. De la maison de son enfance, de son école, des bâtiments de ferme ne subsiste rien, ni murs ni fondations. Le bois a repris ses droits partout. Il faut imaginer toute une vie au travers les descriptions qu'il nous fait. On marche jusqu'à une cascade où il se baignait jadis, en terres redevenues vierges. Silence. On est avant la colonie. On est Montagnais.
Les champs de mon enfance ont disparu sous un développement immobilier «homogène» en réponse à l'appel du toujours plus. Les siens sont redevenus ce qu'ils avaient toujours été et nous confirment que nous sommes bien peu. Il y a un je-ne-sais-quoi d'apaisant.

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