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La véritable petite Chartreuse

Publié le 10 août 2012 par Lapetitechartreuse @delphine_combes

Je me dois d’expliquer le titre un peu particulier que j’ai choisi pour ce blog.

“La petite Chartreuse” est un roman de Pierre Péju (éditions Gallimard, 2002). Il raconte comment Étienne Vollard, libraire taciturne et lecteur passionné, rencontre malgré lui la petite Éva, qui se jette sous les roues de sa camionnette un soir de pluie. Une relation compliquée va s’installer entre Vollard et Éva, qu’il ne peut se résoudre à abandonner. En parallèle, et ce sont à mes yeux les passages les plus intéressants, Pierre Péju, à travers des flashs back et des procédés littéraires ingénieux, nous fait entrer dans la peau de Vollard, ou plutôt, dans sa tête, où fourmillent des milliers de citations littéraires qu’il a accumulées, sans le vouloir, depuis son enfance.

L’intrigue se déroule à Grenoble et en partie dans la Chartreuse, un des massifs montagneux avoisinants. Ayant habité trois ans dans cette ville, que je considère comme “ma” ville, j’ai pris en affection ce terme de “petite Chartreuse” qui désigne la petite fille, en référence aux moines de l’ordre contemplatif des Chartreux qui vivent en silence dans le recueillement. Voici comment il est introduit :

Pour Vollard, Éva devenait la petite Chartreuse. Silencieuse sans en avoir le vœu. La très pâle moniale. L’enfant cloîtrée. L’enfant privée de voix et de joie, privée d’enfance.

La véritable petite Chartreuse

La Chartreuse, 2010

En réalité, rien ne m’unit vraiment à cette enfant, dont je ne partage aucun trait de caractère. Mais je suis attirée par ce nom, qui me lie à la région que l’aime et la passion des mot si présente dans le livre. A ma façon, je suis aussi une petite Chartreuse, expatriée.

Je recommande donc chaleureusement cet ouvrage, qui pour les plus pressés à l’avantage de se lire très vite et pour les plus enthousiastes celui de supporter parfaitement une relecture.

Le livre a fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Peut-être vaut-elle le coup, mais je préfère m’en éloigner, de peur que des images nouvelles ne viennent prendre la place de mes souvenirs.



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