Depuis quelques années, l’expression “développement durable” a la cote. Les politiques s’en délectent, les publicitaires se l’arrachent et les journalistes nous en rebattent les oreilles pour à peu près tout et n’importe quoi. Pourtant, difficile de se représenter une réalité derrière ce concept un peu flou. Comme il reviendra certainement régulièrement sur ce blog, voici une petite explication.
Le développement durable part d’un constat : la quantité de nos ressources se réduit à vue d’œil, la pollution augmente dans l’air, l’eau et les sols, certaines espèces de plantes et d’animaux disparaissent, les glaces fondent, bref, nos écosystèmes sont gravement perturbés. En conséquence, notre mode de vie actuel doit évoluer. D’où cette jolie formule, attribuée à Antoine de St-Exupéry : “Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants“. Le développement durable propose d’allier croissance économique, développement social et conscience écologique. Si l’on en croit ses défenseurs, une société durable répondrait, à long terme, à nos besoins présents et futurs, tout en préservant les emplois et la qualité de notre environnement. Le terme de “développement durable” est souvent mis en relation avec des valeurs comme la protection de la diversité culturelle, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion ou la participation des citoyens à la prise de décision.
Le développement durable a été transcrit lors du Sommet de la Terre de 1992 en un plan d’action pour le XXIe siècle, l’”Agenda 21“. Il a le mérite de mettre en place une gouvernance à plusieurs niveaux : s’il est considéré par les instances internationales et les gouvernements, il est également, et surtout, repris par les collectivités territoriales qui le déclinent à leur échelle de manière concrète. Les thèmes abordés sont divers, de l’éducation à la santé en passant par l’agriculture. Cependant, en raison de son caractère de “soft law” (c’est-à-dire qu’il n’a pas force obligatoire), cet Agenda est loin d’apporter une réponse suffisante aux problèmes environnementaux actuels, puisque les Etats restent libres de le mettre en oeuvre ou non.
Attention également au “greenwashing” pratiqué par les Etats. Derrière leurs belles déclarations d’intention, à Rio ou ailleurs, leur immobilisme en matière environnementale est bien réel. Il faut se méfier de l’emploi abusif de l’expression de développement durable, bien utile pour faire donner une image positive à un projet qui, si l’on s’y intéresse de plus prêt, l’est beaucoup moins.
Enfin, le développement durable, s’il apparaît sur le papier la solution idéale, a de nombreux détracteurs. La notion d’”économie verte” qui lui est étroitement liée est particulièrement remise en cause. A suivre…
[Image empruntée au site de la mairie de Bruxelles]