«Le vidéaste amateur ne mesure pas les risques»

Publié le 14 août 2012 par Nuage1962

Les vidéos pris par les passants lors de crimes peuvent être utile pour les policiers par contre .. les risques pour les vidéos amateurs sont quand même risqués et peuvent entrainer des blessures graves voir même être une victimes pour s’être approché trop prêt avec leur cellulaire
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«Le vidéaste amateur ne mesure pas les risques»


Capture d’écran de la vidéo amateur du braquage de Grenoble vendredi 10 août 2012./ DR

Avec l’essor des smartphones, les violences perpétrées en pleine rue sont souvent enregistrées par des témoins qui risquent d’être blessés.

Il y a un vidéaste amateur à chaque coin de rue. Avec les nouveaux téléphones portables, il est très facile de dégainer son appareil pour filmer un événement dont on est le témoin direct. Vendredi, après le braquage à l’arme de guerre d’une bijouterie de Grenoble, une vidéo amateur de l’événement a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Téléphone au poing, un passant a filmé le lieu au moment des coups de feu, puis les badauds se précipitant vers la bijouterie quelques secondes seulement après la fin des tirs, ainsi que l’arrivée de la police.

Pour Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, ce phénomène de vidéo amateur est «inquiétant».

«Sans réfléchir aux conséquences, les passants ont tendance à se mettre en danger inutilement en adoptant une attitude qui n’est pas toujours la bonne dans le cadre d’une scène violente, qu’elle soit en cours ou passée, explique-t-il au Figaro. Quand vous entendez tirer à l’arme lourde, la meilleure chose à faire c’est de s’éloigner de la scène.»

Selon lui, peu importe que le témoin soit loin du théâtre des opérations ou qu’il pense être bien caché.

«Il est rare qu’il y ait des balles perdues, mais que vous soyez au coin d’un immeuble ou sur votre balcon en train de filmer, vous avez toutes les chances de vous prendre une balle si le bandit tire en rafale. L’envie de filmer devrait être moins forte que l’envie de se cacher», explique le policier.

Ainsi, le 22 mars, lors de l’arrestation de Mohamed Merah à Toulouse, un vidéaste amateur qui enregistrait des images de la scène depuis son balcon avait reçu l’ordre du Raid de retourner à l’intérieur de son appartement.

«Réalisateurs de western»

Selon la police, dans le feu de l’action, les criminels ne font pas forcément la différence entre un passant et un policier.

«Aujourd’hui, les bandits tirent à la kalachnikov au milieu de la rue, et, quand ils tirent avec une telle arme, ils n’ont pas d’état d’âme, ajoute le syndicaliste. S’ils voient une caméra, ils vont avoir peur d’être identifiés sur les images. Le vidéaste amateur ne mesure pas tous les risques.»

Cependant, les images amateurs peuvent parfois intéresser la police et la justice dans le cadre d’une enquête. Après le braquage de Grenoble, le procureur de la République avait déclaré vendredi que «les vidéos filmées par des témoins allaient être regardées, pour voir si elles sont exploitables». Toutefois, il arrive que les autorités demandent leur suppression d’Internet si le secret de l’instruction est violé, par exemple. Ou si un homme du Raid est filmé sans sa cagoule.

«Mais, de nos jours, c’est de plus en plus compliqué d’interdire aux gens de diffuser leurs images sur le Web», avoue Jean-Claude Delage. Et d’ajouter: «Il commence à y avoir un schéma d’inconscience collective dans la société. Les gens s’imaginent être dans un western, où ils seraient les réalisateurs.»

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