Magazine Journal intime

Cheminement réflexif : de l’élection présidentielle aux bistouquettes du Musée Granet.

Publié le 07 mai 2008 par Sosprozac

Always look on the bright side of life !

(Monty
Python)

 

Quelquefois – mais
pas trop souvent – je réfléchis.

Je m’interroge sur des questions plus ou moins
fondamentales, avant d’y apporter – ou pas – une réponse : Comment mettre fin à
la misère dans le tiers monde ? Comment faire tomber Kim Jong Il ? Quelles
énergies alternatives sont susceptibles de remplacer le pétrole ? La féminité est-
elle un facteur culturel ou naturel ? Des rideaux prune ou fuchsia, lesquels
sont les plus assortis à mon canapé ?

Le 6 mai 2007, par
exemple, j’ai longuement médité, devant une
chips, sur un classique de la réflexion : la nature humaine – sujet sur lequel
se sont penchés plus grands, dont moi, donc, prout.

J’ai , cela dit,
restreint mon axe d’étude – dans un objectif entièrement qualitatif, vous
pensez bien – afin de me focaliser sur le caractère illogique de la pensée
humaine.

°°°°°

Je vous expose un
exemple tout à fait objectif – j’insiste sur le tout à fait.

Prenez un évènement
quelconque. Accordons-nous sur une élection présidentielle.

Deux candidats –
par souci de parité, nous dirons une femme et un homme – s’y présentent.

 

Note de l’auteur :
afin de préserver leur anonymat et de conserver une neutralité impartiale, nous
leur donnerons des pseudonymes, rendant ainsi totalement impossible leur
identification.

Farpaitement.

 

D’un côté, nous
avons celle que nous nommerons Ségobelle.

Anonymat,
neutralité, farpaitement.

Ségobelle a de
beaux cheveux, Ségobelle a de beaux yeux, Ségobelle a les dents blanches,
Ségobelle est grande, Ségobelle est mince : Ségobelle est belle.

Mais pas seulement.

Ségobelle est
cultivée, Ségobelle a fait l’ENA, Ségobelle lit Victor Hugo, Ségobelle joue du
piano : Ségobelle est intelligente.

Ségobelle, c’est la
plus mieux (après ma mère).

 

 

D’un autre côté,
nous avons celui que nous nommerons Sarkrotte.

Anonymat,
neutralité, farpaitement.

Sarkrotte a un gros
nez, Sarkrotte a des petits yeux, Sarkrotte a un sourire inquiétant, Sarkrotte
est petit, Sarkrotte est trapu : Sarkrotte est moche.

Mais pas seulement.

Sarkrotte est
inculte, Sarkrotte est raciste, Sarkrotte est homophobe, Sarkrotte ne lit pas,
Sarkrotte cite Johnny et écoute Gilbert Montagné : Sarkrotte est stupide.

Sarkrotte est le
plus pire.

 

Le choix , entre
ces deux candidats, semble on ne peut plus évident – n’est-il pas ?

Mais, contre toute
attente, les électeurs préfèrent Iznogoud à Mary Popins.

Face à ce flagrant
manque de discernement, la réaction d’individus cérebrés se manifeste de la manière
suivante : tout d’abord, ils conviennent qu’il n’est pas possible que les
électeurs soient aussi cons. Ensuite, ils acceptent cette idée, avant
s’interroger sur les raisons de ce choix.

Finalement, ils
trouvent la réponse : les électeurs ont choisi le candidat qui leur
ressemblait le plus.

Celui qui aime
Bigard.

Que dire.

Que faire.

Personnellement, le
6 mai 2007, je me suis levée.

J’ai mangé ma
chips.

Puis, je suis allée
au Musée Granet, où j’ai pris en photo toutes les bistouquettes de toutes les
statues en marbre.

Si ça n’a pas fait
changer le résultat du scrutin présidentiel, si ça n’a pas pourvu 53% des
français d’une cervelle, si ça n’a pas rendu mon avenir moins précaire, et si ça
n’a pas fait baisser le prix des impôts, ni celui des raviolis, ça m’a bien
fait rigoler.


* CENSURE *
Sur les conseils de Vivineo et d’Odysseus, j’ai supprimé les photos de zizis

°°°°°

Un an plus tard, je
suis arrivée à une conclusion partielle de cet exemple illustré: l’humain n’est
pas seulement illogique.

Il est surtout très
con.

Une fois cette
réflexion faite et admise, je suis allée chanter des compositions d’Enrico
Macias et de Mireille Matthieu devant le Fouquets.

J’ai également opté
pour des rideaux prune.

Cheminement réflexif : de l’élection présidentielle aux bistouquettes du Musée Granet.

Note de l’auteur:
N’ayant d’yeux que pour Christophe Alévêque, je n’avais jusqu’à présent pas remarqué
 la présence du garçon au tee shirt orange, en arrière plan.
Maudite sois-je.



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