Les zèbres de La Paz
Pour suppléer la police aux heures où la circulation est très dense et la traversée d’impétueux piétons périlleuse, la ville de La Paz s’est doté d’un moyen infaillible et pour le moins original, un troupeau de facétieux zèbres.
Ces consciencieux animaux, le regard rivé sur les feux tricolores, barrent dans la bonne humeur le passage aux automobiles tout en leur tendant un panonceau rouge : PARE ! (stop). Les piétons se pressent et au signal vert, le panonceau indique : PASE ! Alors, deux non-joyeux policiers tendent le long du trottoir un cordon pour empêcher les imprudents de franchir le couloir de la mort de chaque côté de l’avenue.
Dans la presse d’aujourd’hui (La Razón du 18 juillet 2012), j’apprends même que l’on va confier une nouvelle mission à ces êtres exotiques au combien sous de telles latitudes. Afin d’examiner la revendication des transporteurs en commun d’une augmentation du prix du ticket, la municipalité d’El Alto (banlieue) commandite une évaluation de leurs coûts et revenus. Pendant une semaine, cent vingt zèbres seront donc chargés de compter les voyageurs, en empruntant les divers transports (bus, minibus…)
Je l’ai dit, les zèbres paceños sont volontiers facétieux, ils ont même accepté de poser pour moi : les voici ! Un des mille mystères de cette ville, que je ne comprendrai certainement pas…
Colette Milhé