Les funérailles sont un commerces florissants et pour attirer une clientèle, ils usent de stratégie pour séduire leurs futurs clients. Avoir un enterrement écolo, je suis pour a 100 % mais je suis contre qu’on jouent avec les sentiments, des peines des gens pour faire plus d’argent
Nuage
Comment mourir écolo?
Les cercueils écologiques en carton de la société AB crémation, à Nîmes. STEVENS FREDERIC/SIPA
SOCIETE - Crémations vertes ou cimetières forestiers, les funérailles aussi peuvent être écolos…
Après avoir passé sa vie à réduire son empreinte environnementale, la dernière volonté d’un écolo sera sans doute de partir sans laisser de traces. Pour répondre à une demande croissante, les cimetières et les pompes funèbres rivalisent d’imagination pour proposer des obsèques vertes. Petit tour d’horizon des méthodes écolos pour que le dernier souffle ne soit pas aussi celui de la planète.
Bien choisir son cercueil
Le choix du cercueil est crucial pour réussir son enterrement écolo: en bois trop massif, il mettra trop longtemps à brûler dans le crématorium, et s’il n’est pas issu de forêts gérées durablement, il contribuera à réduire le couvert forestier de la planète. De plus en plus d’entreprises de pompes funèbres proposent des cercueils en bois certifié, mais certaines vont plus loin en éliminant les solvants et les colles qui peuvent polluer les sols.
La société française AB Crémation propose des cercueils en cellulose, amidon de maïs et de pomme de terre, capitonné en lin. Un petit décor, cœur en bois, épi de blé ou bâton de cannelle rend le tout un peu moins austère. Sinon, on peut aussi choisir un des très jolis modèles fleuris: Amaryllis, Fleur de pavot ou Papillon, il y en a pour tous les goûts. Pour 350 euros environ (426 $), les cercueils en carton sont biodégradables mais sont aussi écologiquement intéressants si l’on envisage une crémation: ils ne mettent qu’environ 45 minutes à brûler, contre deux heures en moyenne pour un cercueil en bois.
De la poussière à la poussière
Avant d’être recueillies dans une petite urne en carton toute simple, les cendres des défunts consomment de l’énergie. Pour ne pas la perdre, la ville de Redditch, près de Birmingham en Angleterre, envisage de chauffer le nouveau complexe sportif grâce à la chaleur émise par le crématorium voisin. Ce qui n’empêche pas l’émission d’oxyde d’azote ou de monoxyde de carbone…
Pour éviter de polluer l’atmosphère en se transformant en poussière, une technique appelée «resomation» développée en Ecosse et en plein essor aux Etats-Unis, propose de dissoudre le corps humain dans de l’eau alcaline. Après un bain de trois heures dans une eau à environ 150°C, il ne reste plus qu’une poudre blanche et on a économisé en moyenne 85% d’énergie par rapport à une crémation traditionnelle.
Autre solution: la promession, une technique développée en Suède qui consiste à plonger le corps dans de l’azote liquide, à le refroidir à -196°C puis, une fois devenu friable, à le placer sur une table vibrante pour le réduire en petites particules.
Une dernière demeure au vert
Le choix de l’endroit où déposer son urne ou son cercueil est important. En Australie,un parc pour «enterrement naturel» a été aménagé pour les habitants de Sydney: pas de pierre tombale ni de plaque commémorative mais des cercueils en pin ou osier non traité où reposent des défunts habillés de vêtements biodégradables et équipés d’une puce reliée à un GPS pour que les familles puissent localiser l’endroit où déposer leur gerbe.
En Allemagne, c’est au cœur d’une forêt que les urnes biodégradables peuvent être déposées: dans le Friedwald près de Sarrebruck on peut louer un arbre ou partager une sépulture avec d’autres amoureux décédés de la nature. Les urnes deviennent compost et font grandir les arbres, qui portent de discrètes pancartes indiquant le nom de ceux qui reposent sous leurs racines.
Et pour ceux qui préfèrent finir en mer, une entreprise de pompes funèbres américaine propose de transformer les morts en récifs marins: le concept, baptisé «Eternal reefs» (récifs éternels), consiste à mélanger les cendres à du ciment pour former un bloc qui servira d’habitat aux mollusques, crustacés et poissons. Les vers ne seront pas jaloux: avec tous les produits chimiques que nous respirons ou consommons, les cadavres ne sont plus un mets de choix pour les asticots.
Audrey Chauvet