Incendies : des chiens traqueurs de pyromanes

Publié le 22 août 2012 par Nuage1962

Les chiens avec leur flair avec un entrainement spécifique sont des compagnons de travail vraiment fantastique et peuvent trouver un détail qui serait passé inaperçu a l’homme malgré sa technologie
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Incendies : des chiens traqueurs de pyromanes

Stéphanie Dano, maréchal des logis, accompagnée de Fidji, son berger malinois,capable de  «reconnaîtreles sept substances les plus couramment employées par les incendiaires». Crédits photo : dr

Depuis 2011, les gendarmes forment des bergers malinois pour démasquer les criminels.

L’année dernière, la France a été le théâtre de 870 incendies par jour. Soit quelque 36 sinistres recensés chaque heure! Face à ce déluge de feux indéterminés et pour en évaluer une éventuelle cause criminelle en des temps records, la gendarmerie mise désormais sur le flair du chien. Depuis 2011, cinq bergers belges accompagnent des enquêteurs dans des pavillons calcinés ou des décombres de locaux industriels.

Spécialisés en recherche d’accélérateurs d’incendie, ces limiers à quatre pattes sont programmés pour détecter sans faillir l’odeur du gasoil, l’essence, le white-spirit mais aussi l’alcool à brûler, le fioul domestique ou encore l’acétone.

«Au total, ils peuvent reconnaître les sept substances les plus couramment employées par les incendiaires, explique le maréchal des logis-chef Stéphanie Dano, ayant depuis le 13 avril dernier la responsabilité de Fidji, une jeune chienne malinois de deux ans. L’intervention des chiens facilite le travail des techniciens d’investigation criminelle. Équipés de grosses machines parfois lentes à explorer des grandes surfaces, ils sont contraints de multiplier les prélèvements sur les lieux des sinistres. Ce qui fait perdre beaucoup de temps et dépenser pas mal d’argent en analyses…»

Quatorze semaines  de dressage

Désormais, la plus infime trace suspecte, n’excédant pas parfois les 45 microlitres, est identifiée par la truffe de l’animal. Ces renifleurs d’hydrocarbures ont été formés au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie à Gramat, dans le Lot.

«Ils ont appris à déceler l’odeur des substances inflammables en jouant, explique Stéphanie Dano. Pour assimiler ces effluves caractéristiques, les maîtres-chiens mettent une compresse imbibée dans un tube troué, que le chien doit retrouver en furetant.»

Le jouet est enfoui dans des broussailles, sous du gazon, en plein vent, au milieu d’odeurs parasites ou à côté d’une nourriture alléchante. À la fin du stage, rien ne doit plus détourner les bêtes de leur mission.

Quatorze semaines suffisent à aiguiser le flair jusqu’à une quasi-infaillibilité. Sur le terrain, ces détecteurs d’incendie criminels sont déployés pendant des séquences de vingt minutes maximum entrecoupées de périodes de repos, afin de permettre la réhydratation des animaux dont le flair est vite saturé par les cendres. Par ailleurs, ils ne peuvent intervenir qu’après refroidissement total du site, sachant que chaque chien est équipé d’étranges «chaussons de protection» pour protéger ses coussinets d’éventuelles brûlures.

Considérés comme de vaillants militaires, ces précieux quadrupèdes sont immatriculés et peuvent même être médaillés pour acte de bravoure. À la recherche de spécimens à la fois sociables et à l’aise dans les milieux périlleux ou hostiles, les gendarmes expérimentent désormais d’autres races capables de mieux se faufiler dans les décombres. Et n’excluent pas d’engager de petits springers, mélanges de cockers et d’épagneuls, sur de futures scènes de crimes.

Récemment, un propriétaire d’un pavillon incendié a été démasqué après qu’un chien dressé eut reniflé une trace d’hydrocarbure… sur un fer à repasser découvert dans les décombres. Après avoir nié, l’homme est passé aux aveux en garde à vue. Les pompiers, qui avaient d’abord diagnostiqué un court-circuit accidentel, n’y avaient vu que du feu.

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