Elle aurait pu être une ville sinistrée. Une ville comme il en apparaît maintenant partout de par le monde, vidée de ses industries et, bientôt, de ses habitants. Certes, Saint-Nazaire porte encore sur elle les stigmates de la terrible crise qui l'a frappée il y a maintenant deux décennies : boutiques poussiéreuses aux stores fermés depuis des lustres, immeubles délabrés et vides, trottoirs cassés, à l'abandon. Mais il ne faut pas s'y tromper : le coeur de la cité palpite. Il bat même très vite, au rythme de cette nouvelle activité qui lui est désormais chère et qui a propulsé tous les Nazairiens à la pointe du progrès : l'art moderne.
Le temps d'un long week-end d'août, dans le soleil et le vent, je suis allée voir "Estuaire", prélude à un "Voyage à Nantes" que je vous conterai bientôt. "Estuaire" est le nom donné à l'ensemble des installations pérennes qui sont disséminées dans l'estuaire de la Loire, à Saint-Nazaire même ou dans les communes environnantes. En voici quelques images, qui ne nécessitent que quelques commentaires.
Sculpture, située à Saint-Nazaire à la sortie du port, là où la Loire et la mer se mêlent.
Vus du toit de la base sous-marine, les triangles forment un ensemble cohérent sur les hangars.
Cette première image donne la cohérence d'ensemble de cette "peinture murale" d'un genre nouveau. Voici les détails ci-dessous. Le trompe-l'oeil est saisissant...
Chaque extrémité de triangle est peinte sur un bâtiment différent. De près, on ne peut pas comprendre comment fonctionne l'ensemble. Il faut aller voir l'ensemble depuis le toit de la base sous-marine.
N'oublie-t-on pas que l'on est dans un port industriel, le dernier grand chantier naval de France ?
Voici autre chose : près d'une centrale électrique, une tour. Rouge comme celles de l'usine. Mais cette tour a été détournée de sa destination première...
La maison sur la tour, à Cordemais. Minuscule, la villa est cependant habitable. Louée comme "chambre d'hôte", elle doit être réservée plus de 6 mois à l'avance.
Vu de la maison, le paysage de l'estuaire de la Loire est absolument époustouflant. Le ciel, l'eau frisée par le vent, c'est absolument magique. Idéal pour un moment en amoureux... une fois que les visiteurs sont partis !
La maison dans la Loire
Étonnant, non ? Au détour d'une berge, la "Maison dans la Loire" attire le regard. Non, ce n'est pas une "vraie" maison qui a été emportée par les flots, mais une installation particulière. Elle a même été déplacée, la précédente maison ayant été emportée pour de bon par le fleuve !
Le serpent de Saint-Brévin
Malheureusement, c'était marée basse lorsque nous sommes allés voir ce "serpent"... C'était plus facile à photographier (sans téléobjectif), mais moins poétique. Il est situé sur la plage de Mindin, à l'embouchure de la Loire, près du pont. Lorsque la mer monte, les vagues viennent se briser sur cet énorme squelette, signé d'un artiste chinois nommé Huang Yong Ping. Même quand la mer se retire, il conserve sa magie.
Le pont de Saint-Nazaire, au loin, et le dos du serpent...
Dernière pièce d'Estuaire : l'observatoire. Le parcours pour y parvenir, ainsi que l'observatoire lui-même, sont une oeuvre du Japonais Tadashi Kawamata. C'est à la fois visuel et auditif. Le chemin de bois s'enfonce à travers les ajoncs secoués par le vent, ses tours et détours finissent par nous faire perdre nos repères tout en nous procurant une curieuse impression de sérénité. Comme un immense jardin zen...
Au bout du parcours, l'observatoire sur la Loire
L'intérêt de cette "exposition" d'une nouvelle nature, c'est que le public n'est pas seul face à une oeuvre qu'il ne comprend pas. A chaque fois - ou presque - un jeune "médiateur culturel" est sur place, qui renseigne le visiteur, lui explique la démarche de l'artiste, attire son attention sur l'un ou l'autre aspect bref, lui rend l'endroit compréhensible.
Nous avons pique-niqué sur cet observatoire, dans le soleil et le grand vent. C'était délicieux. Prochaine étape : Nantes et son "voyage"...
posté le 21 septembre à 16:55
merci, génial t'es super doué toi !!! bizoux kriss