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Eloge du métissage culturel et religieux

Publié le 24 août 2012 par Perceval

Le « syncrétisme », le métissage … méritent mieux qu’un anathème ! En rester chez les cathos. à la condamnation d’un syncrétisme qui amalgamerait les savoirs et les doctrines incompatibles… nous empêchent d’appréhender la complexité…

«  Nous savons que le judaïsme a emprunté la circoncision à l’Egypte, les mythes de la création du monde à la Mésopotamie, les anges et le paradis aux Perses et le nom même de la synagogue aux Grecs … »

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Cette citation, comme toute la suite ( ci-dessous) est emprunté à un ouvrage de Christian Elleboode : « Jésus, l'héritier »  ou « histoire d'un métissage culturel » (Christian Elleboode enseigne à la faculté catholique de Lille.)

- Sur la 4ème de couv.

« À tous ceux qui craignent les «chocs de civilisations», nous nous devons de rappeler qu'une civilisation, quelle qu'elle soit, est inséparable des autres. »

« Cette enquête nous montre à quel point, humainement parlant, il est absurde qu'une religion s'imagine marquée du sceau de la «pureté». (un exemple très connu avec l'arche de Noé, qu'on retrouve dans la culture des Sumériens, une image ensuite reprise par les Chrétiens. »

Tout dès le départ est partage. Le rappeler ne saurait porter atteinte à la part du divin, bien au contraire, c'est nous ramener aux racines communes des fois distinctes. »

« Toute culture ne peut être que métisse. Ne pas l'admettre, c'est se fermer aux autres et museler son esprit. Refuser le métissage des cultures au nom de l'identité (alors que celle-ci est toujours plurielle) est bien plus que de la bêtise, c'est un vrai danger pour nos sociétés ». interv de Ch. Elleboode

- Article dans le journal «  la Croix »

" .. Mobilisant les résultats obtenus dans différentes disciplines, cet universitaire, enseignant aux facultés catholiques de Lille, met en perspective les influences qu’ont pu exercer sur les Hébreux les croyances et les pratiques des peuples voisins de Mésopotamie, d’Asie mineure, d’Égypte, comme celles de l’occupant romain. Il s’intéresse au processus d’« acculturation », c’est-à-dire à ce qui se produit quand un groupe culturel et religieux entre en contact avec d’autres.

Et s’il n’hésite pas à parler de métissage ou de syncrétisme en matière religieuse, c’est dans un sens positif, « comme création d’un nouvel ensemble culturel cohérent et durable ».  Cette création ne va pas sans ruptures, mais celles-ci ne sont possibles que par un enracinement profond dans la tradition.

La vie de Jésus, de ce point de vue, offre un témoignage d’une fidélité créatrice. Il est d’abord un héritier, un fidèle à Loi, interlocuteur des pharisiens sans tomber dans leurs excès, souligne l’auteur dans la dernière partie de son livre, au ton plus personnel. Mais Jésus est aussi celui qui, tout en prétendant accomplir la Loi, « dépasse le judaïsme ».  Le fait qu’il ait tant circulé en Galilée, « région ouverte à tous les horizons de la terre et de la mer »,  n’est certainement pas pour rien dans le caractère « transfrontalier »  de son message.

Et c’est son ouverture totale qui va provoquer la rupture, estime l’auteur, alors que la fermeture du judaïsme rabbinique, dans le contexte de l’occupation romaine, conduira à son procès et à sa mort. L’enquête de Christian Elleboode montre en fin de compte qu’aucune religion, aucune culture ne peut prétendre être marquée du sceau de la « pureté ».  Croire le contraire, c’est tout simplement nier les leçons de l’histoire et nourrir l’idéologie du choc des civilisations." 

Extraits de l'Introduction de ce livre: Jésus, l'héritier - histoire d'un métissage culturel


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