Baisse la pression tu nous les gonfles (Episode 5)

Publié le 25 mars 2008 par Voilacestdit

A la manière de San-Antonio


Baisse la pression tu nous le gonfles

Episode 5

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JACQUES-A-DIT

Les affaires n'avançaient pas trop. Grand Jacques décida d'apporter son grain de sel. Pas besoin d'aller se faire tirer la bręme chez la pythonisse du coin pour entraver le pourquoi de la chose. Pour ce qui est du comment, laisse-moi de raconter la storia consécutive.

Ton serviteur se trouvait ŕ son bureau ŕ Grenobole : oui, ça lui arrive, quelquefois. C'est un peu comme la SNCF en sortie de grčve : tu roules ŕ 50/50, mais on ne connaît pas trčs bien les horaires, c'est "aléatoire" comme disent les journalistes dans les étranges lucarnes... C'est un peu l'aventure (je parle toujours de la SNCF, qu'est-ce que tu vas chercher ?). Tu te demandes : "Qu'est-ce qu'il est en train de raconter ? Méfiance... un train peut en cacher un autre !" Mais non, depuis un mois, il n'y avait pas beaucoup de risque... A propos, est-ce que tu sais que les cheminots venaient de lancer un nouveau slogan : "Je roule pour vous" ? Ils n'ont pas de chance, ils ont dű se le remballer, comme en 86 ("Avec la SNCF tout est possible") !

Mais revenons ŕ ton serviteur. Voilŕ un soir le grabouilleur qui flippe. A l'autre bout (du fil, et du Bâtiment), c'est Grand Jacques. J'ouvre grandes mes manettes pour essayer d'esgourder ses salades.

Le problčme, qu'il voit, c'est précisément dit que ça n'avance pas ces négoces. Oů connannai ? Un document de 26 pages, c'est fichtralement beaucoup trop, Grand Jacques te me le fichtre foutre, ça peut pas ętre de feurst couality (Ah ! si le QA avait turbiné lŕ-dessus...), c'est pas compliqué de savoir pourquoi les locdus fontparloir auprčs de Grand Jacques, donc faut reprendre ça, et fissa : d'ici demain matin (il est dix huit heures trente - encore une curieuse coďncidence) Grand Jacques veut un nouveau texte d'une nouvelle texture !

Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-męme, Grand Jacques de dicter dans la foulée ses volontés derničres, entout juste 3 pages bien envoyées, qui serviront de base ŕ la négoce dans la négoce.

Tu sais, le Grand Chef, il a pas la tronche d'un marchand de robinets, ça traîne pas.

Jacquespote appuie le mouvement, pręt qu'il est ŕ faire bander ŕ part ses troupes, et appliquer ni une ni d'eux les directives sus-dites, naccord ou pas naccord, ils n'accordent pas plus d'importance ŕ la chose, au grand dam de Number Ouane qui quelque part s'en inquičte un brin.

Ainsi vont reprendre les négoces, avec quelques avancées "significatives" dont les locdus vont pouvoir un poil se circonvenir.

Tu vois, le navire HPFrance,il fluctuate dans la mergiture (du latin "fluctuat nec mergitur"), ça a de quoi redresser ton mental s'il est en foirade !

  

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LOCDUS CHERCHENT PARTENAIRE

Voilŕ donc les locdus revenus autour de la table pour constater que tout cela est bien décevant mais qu'il y a quand męme quelques avancées significatives (tu comprends, ni vu ni connu, on a glissé quelques propositions qui viennent du texte apocryphe dont auquel j'ai fait alluvion au chapitre précédent). Ainsi vit-on quelques instants impérissables ŕ différents moments de notre existence. Mais, tu sais, notre vie est fragile quand on y pense.

Number Ouane se sent, tu sais quoi ? motivé !

Le problčme, c'est que les locdus en viennent ŕ se poser ouvertement un problčme existentiel qui peut tout remettre en question : ont-ils en face d'eux quelqu'un avec qui discuter ? Ils cherchent un partenaire : le trouveront-ils aujourd'hui ?

Tu vois la tronche de Number Ouane, qui en perd du coup sa motivation du matin.

L'éguesistence est ainsi faite de moments contrastés. Tu as des instants impérissables, tu les devines en les vivant, tu crois qu'ils ne t'abandonneront jamais tout-ŕ-fait, que tu les conserveras, tel un talisman, et puis voilŕ d'autres instants, dont tu te passerais, et qui passeront, mais en laissant des traces et c'est pas tellement talismanique.

Number Ouane répond qu'ils ont un partenaire en face d'eux, mais qu'ils peuvent craindre qu'il soit tout comme PRB1 s'ils le classent ainsi, tu vois le niveau du débat ! Les discussions reprennent, mais la CéQFDéTé se tient coite. Aprčs un moment elle réclame un break. Au retour, on va rediscutailler de toutes les formes que peut prendre le temps, plein, partiel, choisi, épargné, mais sans réellement relever l'ambiguďté, dont on venait pourtant de vivre un épisode, qu'il y a temps et temps, le temps humain c'est pas éguesactement le temps de l'horloge, sa durée est variable parce qu'elle est aussi psychologique, comme nous l'avons déjŕ noté, n'est-il pas ?

Cependant les CéGéTeux ne s'embarrassent pas de ces subtilités. Ils en reviennent ŕ la pointeuse. Le temps ça se pointe, cequ'ilfautavant touteautre chose c'est mesurer le temps de travail… A quoi Number Ouane répond que ce qui se mesurerait c'est le temps de présence, pas le temps de travail, tu remarques, on dirait que c'est reparti pour un tour…

Le lendemain de la réunion, les CéQFDéTés, dont la tęte pensante est ŕ Grenobole, envoient une bafouille ŕ Jacquespote pour réclamer un vrai partenaire. L'avis de recherche continue !

  

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IN FINE

Pendant que les CéQFDéTés étaient toujoursencore ŕ la recherche d'un partenaire ouvert ŕ la discussion, et que les CéGéTeux consultaient le catalogue de la Redoute pour dégoter le dernier modčle de pointeuse disponible sur le marché, l'horloge égrenait ses heures, et l'on sut que le temps était venu de conclure, car on était ŕ l'avant-veille du 31 mai, date ultime pour signer un nouvel accord se substituant ŕ ceux de 82. Faute d'un nouvel accord, on retombait dans la nuit des temps, avant la situation de 82, et c'était pas joyce.

Alors, mis au pied du mur, les locdus conciliabulčrent, mais il y avait pas mal de courants, entre eux et ŕ l'intérieur d'eux. On était quasi dans la situasse qu'avait décrite Henri Michaux dans un texte qui porte en exergue cette injonction voltairienne : Ť Soyons enfin clairs ť :

Les Ouménés de Bonnada ont pour désagréables voisins les Nippos de Pommédé. Les Nibbonis de Bonnaris s'entendent soit avec les Nippos de Pommédé, soit avec les Rijabons de Carabule pour amorcer une menace contre les Ouménés de Bonnada, aprčs naturellement s'ętre alliés avec les Bitules de Rotrarque, ou aprčs avoir momentanément, par engagements secrets, neutralisés les Rijobettes de Biliguette qui sont situés sur le flanc des Kolvites de Beulet qui couvrent les pays des Ouménés de Bonnada et la partie nord-ouest du turitaire des Nippos de Pommédé, au-delŕ des Prochus d'Osteboule.

La situation naturellement ne se présente pas toujours d'une façon aussi simple : car les Ouménés de Bonnada sont traversés eux-męmes par quatre courants, ceus des Dohommédés de Bonnada, des Odobommédés de Bonnada, des Orodommédés de Bonnada et, enfin, des Dovoboddémonédés de Bonnada.

Les conciliabuleurs se répartirent ŕ la fin en deux camps : deux groupes de locdus se décidčrent ŕ signer, les deux autres, dont les lideurs étaient localisés ŕ Grenobole, se refusant ŕ apposer leur paraphe au bas du parchemin écrituré par Number Ouane. Quoi qu'il en soua, ce texte prenait force de loi.

Restait ŕ lui trouver un nom : aucun de la liste maginée  (voir chapitre 3)   emportant vraiment l'assentiment de tous, la Bombe proposa simplement de l'appeler Ť 3T ť : T comme Temps plein, T comme Temps partiel, T comme Temps épargné, et c'était emballé comme ça.

Ainsi allait entrer dans la postérité l'Accord connu sous le nom Ť 3T ť !

 

 

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EPILOGUE

Number Ouane posa son dargeot dans son fauteuil et mis ses nougats sur le burlingue. Il entama une intense séance de gamberge.

Il avait réussi ŕ achever ce foutu accord sur l'aménagement du temps qu'est au travail, en marloupinant Ouménés de Bonnada, Nippos de Pomédé, Nibonnis de Bonnaris et Rijobettes de Biliguette.

Certains jours son moral était en foirade : Ť Je me rends parfaitement compte que l'avenir qui se prépare est merdatoire ť, s'était-il raconté. Mais il avait su redresser la situasse. Et le résultat était lŕ.

Et pourquoi est-ce que lui aussi, ŕ la faveur de l'accord, il ménagerait pas le temps qu'est pas au travail ?

Number Ouane cloqua sa pensarde en pas de vis… Il prit son Bic, que lui avait récemment offert Grand Boss, et il coucha ces quelques lignes qui lui vinrent doucement, comme les eaux de L'Ecoute s'il pleut (petite rivičre qui se jette dans la Seine ŕ hauteur d'Evry) s'écoulant doucettement, un jour de petit vent incertain passant la main dans la tignasse des chęnes qu'on n'a pas.

Il écrivit :

         Je T'enlace
            Tu m'enlaces
            Je m'en lasse, pas !

A tire d'aile

A tire d'Elle

Je m'envole, pas !

 

Auprčs d'Elle

Au pré d'Elle

Allongé, eh !

 

Ta personnalité

Ta personne alitée

Prčs de moi, git !


Corps ŕ corps

Coeur ŕ coeur

A cor et ŕ, cri ! 

Tu jouis

J'ouďe

Oui…

Lŕ-dessus, le Bic s'enraya.

La vie a de ces ratés, tu sais… Nous sommes peu de chose.

Pareils ŕ nos frčres humains : qu'une anomalie cosmique, un truc lancé dans l'infini, venu de rien, qui y retourne...

 F  I  N