Magazine Journal intime

Voyage à Nantes

Publié le 24 août 2012 par Stella

Je suis en train de lire "La forme d'une ville" de Julien Gracq, trouvé à la bibliothèque mardi dernier. Je n'ai, hélas, pas l'ombre du talent poétique de cet immense auteur pour évoquer cette ville dont j'ai fait connaissance au début de ce mois. Non, Nantes ne m'était pas inconnue et j'y étais déjà venue, dans une vie antérieure. Mais si ma mémoire est bonne, ce n'était qu'un rapide transit, en route vers la Vendée de mon oncle Jean-Claude. Je me souviens de quais assez vides et modernes, dignes en tout point d'une ville bombardée lors de la dernière Guerre et reconstruite à la va-vite, comme l'ont pu être Rouen ou Le Havre. Je me souviens aussi d'un curieux restaurant, où l'on pouvait manger de l'autruche ou du castor... Expérience fugace. Pas une grande révélation. Je me souviens aussi d'une circulation brouillonne dans une ville sens dessus dessous. Rien de bien exaltant, donc.

Je crois qu'il faut découvrir une ville en compagnie de quelqu'un qui non seulement la connaît bien, mais l'aime. A ce prix, nos yeux acceptent de se dessiller, ce qui fut mon cas. J'ai donc abordé la ville avec une bienveillance renouvelée, me laissant porter au gré de souvenirs qui, s'ils n'étaient pas les miens, faisaient écho en mon coeur car, finalement, je suis issue d'un territoire bien proche. Nous étions venus pour marcher dans des pas d'enfance, mais aussi pour poursuivre la découverte des installations d'art moderne, dans le cadre de "Estuaire" dont je vous parlais hier.

Voici donc quelques images d'oeuvres de plein air. Elles sont sans prétention, moins magistrales que celles de Saint Nazaire, mais confèrent à la ville un petit air décalé du meilleur effet.

Voyage à Nantes

Le long du quai de la rive gauche, les anneaux multicolores signés Buren

Voyage à Nantes

Planté au milieu d'une place, un fragment de mur et... un plateau de déménagement.

Voyage à Nantes

Une bulle métallique accrochée à un arbre, dans l'une des grandes avenues nantaises.

Les installations les plus significatives sont hélas placées en des lieux où il est interdit de photographier. Le "Lieu unique" présentait quelques activités que l'on aurait pu dire sportives liées aux arts du cirque et de la scène, il y avait également un montage de deux arches magnifiquement aériennes, faites de pavés de béton. Étrange paradoxe. Il y avait aussi le curieux manège fabriqué à l'aide des machines merveilleuses de la troupe "Royal de Luxe". Cela faisait bien des années que je n'avais pas fait un tour de manège... quelle aventure !

Voyage à Nantes

L'une des "bêtes" merveilleuses qui hantent les "fonds marins" de ce curieux manège.

Nantes, ville riche, source d'un commerce triangulaire qui fut source d'opulence avant d'être cause de honte, n'en finit pas d'expier ce passé qui ne passe pas. De son sol pavé du nom des bateaux qui, quatre siècles durant, transportèrent aux antipodes des hommes attachés par le pied, jusqu'au vaste mémorial qui reprend cette histoire, Nantes tente de s'expliquer, sans chercher à se faire pardonner.

Voyage à Nantes

Le passage de la Pommeraye, emblème rococo d'une ville qui devint opulente grâce à la souffrance des hommes.

Je pourrais - je devrais - aussi vous parler des Dervallières, un quartier du nord-ouest de Nantes où vécut... mais ceci est une autre histoire.


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