Le premier sang, de Sire Cédric

Publié le 24 août 2012 par Aniouchka

Je vous avais fait part, il y a quelques mois, de mon enthousiasme suite à la lecture de De fièvre et de sang de Sire Cédric. Je vous avais également raconté avoir rencontré l'auteur au salon Saint-Maur en Poche et me languir de lire la suite du roman, Le Premier sang.
J'ai donc profité de mes vacances pour me plonger dans ce roman, que j'ai apprécié d'un côté, mais qui m'a également déçue de l'autre. Il faut dire que, ayant vraiment adoré De fièvre et de sang, j'attendais beaucoup de cette suite.
Cette fois-ci, l'histoire se recentre autour des deux personnages principaux, Eva Svärta et Alexandre Vauvert. Les personnages secondaires, assez présents dans le premier roman, le sont nettement moins ici. Le lecteur passe donc le plus clair de son temps auprès d'Eva et d'Alexandre. Néanmoins, si j'avais trouvé ces deux personnages intéressants et assez profonds, je regrette qu'ils n'aient pas évolué dans Le premier sang. En effet, souffrant l'un et l'autre de traumatismes psychologiques, Eva et Alexandre sont distants et froids l'un envers l'autre et ne font finalement que se croiser, rendant leur relation assez peu intéressante. J'ai même été agacée par les réactions d'Eva, que j'ai presque fini par trouver antipathique. Les personnages secondaires sont peu détaillés et manquent de profondeur, notamment les "criminels" traqués par les policiers.
L'intrigue m'a semblée assez linéaire, les rebondissements pas assez présents et trop prévisibles. L'identité du criminel traqué par les deux protagonistes est vite évidente, et l'effet de surprise tombe un peu à plat. J'ai également regretté que le contexte résolument fantastique de l'intrigue ne soit pas un peu plus développé : j'avais adoré, dans De fièvre et de sang, les références aux rites religieux des Daces, au vampirisme et à Elizabeth Bathory. Ici, les incantations et la magie semblent sortir de nulle part, et elles s'inscrivent donc moins bien, à mon sens, dans l'époque contemporaine. Enfin, certains aspects de l'intriguent ne sont, pour moi, pas ou peu motivés, et plusieurs questions sont laissées sans réponse à la fin du roman.
Malgré tout, Le premier sang reste un bon thriller bien écrit et agréable à lire. J'ai passé un bon moment à le lire, malgré mes réserves sur l'intrigue et le développement des personnages. On y retrouve l'excellent style de Sire Cédric et cette écriture fluide, sans longueurs inutiles. Enfin, la fin du roman semble annoncer une suite aux aventures d'Eva et d'Alexandre, que je ne manquerai pas de lire.
Le premier sang, Sire Cédric, Le Pré aux Clercs, 2012, 508 pages