Magazine Humeur

Quite sad but so chic !

Publié le 24 août 2012 par Droledeprincesse

Il y a quelques mois, j’ai acheté, sans grande conviction mais avec l’envie assumée de me distraire, L’Amour dure 3 ans, de Frédéric Beigbeder, récemment réédité en poche après la sortie du film éponyme, adaptation cinématographique libre, notamment remarquée grâce à la présence de la très sexy Louise Bourgoin.

Pas franchement gai mais bourré d’auto-dérision, de phrases philosophico-spirituelles à 3 francs 6 sous mais aussi de têtes de chapitres inspirées de références littéraires et autres titres de chansons en tout genre (Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve / Les illusions perdues…), ce roman autobiographique, qui n’a décidément de raison d’être que s’il se picore avec légèreté et recul, a eu le mérite de me faire sourire…

“Dès que j’ai l’air triste et qu’on me demande pourquoi, je rétorque de but en blanc :

parce que l’amour dure trois ans. Je trouve ça d’un chic fou.”

Quite sad but so chic !

Quelques perles puisées ça et là…

- “Je ne suis jamais rassasié : quand une fille me plaît, je veux tomber amoureux ; quand j’en suis amoureux, je veux l’embrasser ; quand je l’ai embrassée, je veux coucher avec elle ; quand j’ai couché avec elle, je veux vivre avec elle dans un meublé ; quand je vis avec elle dans un meublé, je veux l’épouser ; quand je l’ai épousée, je rencontre une autre fille qui me plaît. L’homme est un animal insatisfait qui hésite entre plusieurs frustrations. Si les femmes voulaient jouer finement, elles se refuseraient à eux pour qu’ils leur courent après toute leur vie.”

- “Le si laid mois de mai. Avec ses ponts qui n’en finissent pas : Fête du Travail, Anniversaire du 8 mai 1945, Ascension, Pentecôte. Les longs week-ends sans Alice s’additionnent. Terrible privation organisée par l’Etat et la religion catholique, comme pour me punir de leur avoir désobéi à tous les deux. Stage intensif de souffrance.”

- “Tous mes soucis viennent de mon incapacité puérile à renoncer à la nouveauté, d’un besoin maladif de céder à l’attrait des mille possibilités incroyables que réserve l’avenir. C’est fou comme ce que je ne connais pas m’excite plus que ce que je connais déjà. Mais suis-je anormal ? Car ne préférez-vous pas lire un livre que vous n’avez pas lu, voir une pièce de théâtre que vous ne connaissez pas par coeur, élire n’importe qui Président plutôt que celui qui était là avant ?”

- “Je croyais t’avoir draguée par jeu, et voici que je me retrouve errant devant ta porte, le souffle coupé. L’amour est source de problèmes respiratoires”

Et quelques phrases pas si loin de la vérité finalement…

- “Les contes de fées n’existent que dans les contes de fées. La vérité est plus décevante, c’est pourquoi tout le monde ment”

- “Jamais personne ne m’a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d’attente.”

- “Alice et moi avons eu une relation extra-conjugale. C’est ainsi qu’on appelle les plus bells passions romantiques, à notre époque. Des gens meurent d’amour tous les jours pour des liaisons extra-conjugales. Ce sont souvent des femmes que vous croisez dans la rue. Elles n’ont l’air de rien car elles cachent en elles ce secret, mais quelques fois vous les verrez pleurer sans raison devant un mauvais feuilleton, ou sourire d’une façon magnifique dans le métro et alors, vous saurez de quoi je parle.”

- “C’est donc cela la vie d’adulte : construire des châteaux de sable, puis sauter dessus à pieds joints, et recommencer l’opération, encore et encore, alors qu’on sait bien que l’océan les aurait effacés de toute façon ?”

- “On a beau dire, le meilleur moyen de ne pas regretter quelque chose reste de l’oublier”

- “Les plus belles fêtes sont celles qui ont lieu à l’intérieur de nous”

Au détour de chaque chapitre une réflexion, profonde ou franchement pathétique, s’inspire directement de la souffrance dans laquelle se vautre sans retenue aucune le narrateur. A la fin du roman, on se prend au jeu du compte à rebours… J-3 avant la rupture annoncée d’un amour…

Comme toujours, j’ignore si je verrai le film ou non. Louise Bourgoin, aussi charmante soit-elle dans le rôle d’Alice m’emmènera forcément bien loin de l’image que je me suis faite d’elle en picorant ce roman. J’ai toujours préféré la vision imaginaire qu’on peut se faire d’un personnage à sa transposition sur grand écran…


Retour à La Une de Logo Paperblog