Détourner le virus du sida pour lutter contre le cancer

Publié le 25 août 2012 par Nuage1962

Étudier le Sida pour comprendre sa mutation a permis de trouver une protéine qui serait susceptible d’aider dans les traitements du cancer tout en diminuant le traitement et ces effets secondaires …
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Détourner le virus du sida pour lutter contre le cancer

Le tiers des Ontariens infectés par le VIH ne le sait pas, selon les spécialistes.  Photo :  iStock

Des chercheurs français ont transformé le virus du VIH afin de trouver une protéine améliorant l’efficacité des médicaments contre le cancer.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida, utilise le matériel des cellules humaines pour se multiplier, notamment en insérant son matériel génétique dans le génome des cellules hôtes.

Le VIH mute en permanence et génère ainsi au cours de ses multiplications successives plusieurs protéines mutantes (des variantes d’une protéine initiale), qui lui permettent de contrecarrer les traitements antisida.

Les chercheurs, affiliés au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), ont donc exploité cette stratégie à des fins thérapeutiques, dans ce cas-ci, contre le cancer.

Ils ont d’abord introduit dans le génome du VIH un gène humain qui est présent dans toutes les cellules, celui de la déoxycytidine kinase (ou dCK), expliquent-ils dans un communiqué publié par le CNRS. Il s’agit d’une protéine permettant d’activer les médicaments anticancéreux. Les chercheurs tentent depuis des années de produire une forme plus efficace de cette protéine.

Via la multiplication du VIH, les scientifiques ont réussi à trouver quelque 80 protéines mutantes de la dCK, qu’ils ont ensuite testées en laboratoire sur des cellules cancéreuses.

Ils sont parvenus à identifier une mutante de la dCK qui améliore grandement l’efficacité des médicaments contre les cellules cancéreuses, en permettant d’utiliser des doses jusqu’à 300 fois moins importantes.

Cette possibilité de diminuer les doses de traitements anticancéreux permettrait de réduire les problèmes de toxicité et les effets secondaires, mais surtout d’améliorer l’efficacité des traitements, explique-ton dans le communiqué.

La technique, testée sur des cellules en culture, devra être utilisée chez des animaux pour que l’on connaisse son efficacité réelle. Les chercheurs entrevoient le développement d’autres applications thérapeutiques à partir de ce système expérimental.

Le détail des travaux paraît dans la revue PLoS Genetics.

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