Ciel, un homme !

Publié le 26 mars 2008 par Anaïs Valente

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 L’autre jour, je suis passée devant mon ancienne école, où j’ai passé les neuf premières années de ma vie scolaire.  J’ai toujours une bouffée de nostalgie en passant dans cette rue pleine de souvenirs.  D’habitude, la grille est fermée et on n’y voit que dalle, sans doute pour protéger les têtes blondes des vilains pédophiles toujours à l’affût de chair fraîche.
 
Mais cette fois, la grille était grande ouverte, m’offrant une vue totale sur « ma » cour de récréation, « mon » préau qui a été remplacé par une classe, « mon escalier » duquel coulait toute cette eau lorsque j’ai provoqué cette fameuse inondation dont je vous ai déjà parlé (pour rappel pour les nouveaux : découvrant, avec ma meilleure amie, un évier bouché, on a eu la super idée de tester « ce que ça donnerait si on ouvrait le robinet à fond », résultat inondation dans toute l’école et trombes d’eau dans les escaliers, à mourir de rire, surtout qu’on n’a jamais su que c’était nous, normal j’étais première de classe et elle seconde, si si j’étais la première je vous le jure, dingue hein, alors zont jamais imaginé qu’on pouvait être cap’ de ça) donc j’ai retrouvé « mon » escalier (d’ailleurs, cet escalier, c’est celui où j’ai failli mourir étouffée par un bonbon, sous les regards inconscients de mes camarades, c’est fou la vie trépidante que j’ai menée et les souvenirs que j’ai dans cet escalier), donc je disais que j’ai retrouvé « mon » escalier, remplacé par un escalier en métal et « ma classe » avec vue sur cour, disparue également because incendie (je le jure devant dieu, je n’ai rien à voir avec cet incendie). 
 
Finalement, plus rien n’est pareil dans mon école, titchu.  C’est pas normal qu’on change tout comme ça, sans avertissement, sans autorisation des anciens.
 
Rien n’est pareil, sauf ce passage.  Ce fameux passage.  Le passage magique.  Tant observé.  Tant craint.
 
Ce passage qui menait à la cour des garçons.  Des hommes.  Ou presque.
 
Ce passage qui menait à une porte toujours fermée, à quadruple tour.  C’était le temps des écoles non mixtes.  Mixtes en maternelle, non mixtes en primaire, comme si, une fois six ans atteints, nous n’avions plus le droit de voir la race inférieure opposée.  (et que celui qui me demande de quel siècle je parle aille directement au coin).  Imaginez, lorsque, par miracle, cette porte s’ouvrait.  C’était la folie.  La curiosité nous tenaillait.  La peur nous terrassait.  Quel stress de tenter d’observer cette race à part.
 
Une fois par semaine, par contre, pour aller en gymnastique, nous franchissions la porte magique pour rejoindre le local ad hoc. Parfois, à l’occasion, nous avions droit à quelques spécimens mâles rougissant sur notre passage.  Quelle aventure !
 
Qué souvenirs que tout ceci.
 
Et puis d’un coup sec, paf, je me suis retrouvée en première rénové.  Dans une autre école.  Mixte.  Angoisse monstrueuse.  Des garçons.  Des hommes. 
 
Le premier jour l’organisation de la classe fut à mourir de rire : une grappe de filles coincées à droite, une grappe de mecs boutonneux à gauche, un vide intersidéral au centre.  Et moi, dans le vide intersidéral.  Car bien sûr, en grande blonde intérieure que j’étais déjà, je suis parvenue à me retrouver toute seule au milieu de ce jeu de quilles, en compagnie d’un garçon tout seul lui aussi.  Jean-François qu’il s’appelait.  J’ai donc partagé le dernier banc avec un garçon.  Un homme.  Et on est devenus potes.  Je vous dis pas les rumeurs et les questions.  Les rires sous cape.  « Anaïs avec un garçon, ouh la menteuse, elle est amoureuse ».  Pourtant non.  Non, rien de plus.  M’enfin, de mon temps, à douze ans, on aimait les Barbies et les Bisounours, pas les fringues de lolita, les garçons et les hauts talons.  Question de génération.
 
Et voilà comment un passage devant mon ancienne école a réveillé tous ces souvenirs.  Aaaah ma bonne Dame, c’était le bon temps… temps de l’insouciance.  Temps de l’innocence.
 
Pour illustrer ce billet, je vais m’adonner à un sport blogguesque répandu il y a quelques temps sur la blogosphère : vous offrir une photo de moi petite…  Oui, vous pourrez le dire dès aujourd’hui : zavez vu Anaïs en photo (pas ravie de devoir prendre la pose, à ce niveau je n'ai pas changé).  Alors, heureux ? et voilà mon école à moi rien qu'à moi de quand j'étais petiote... made by Olivier.  Astuce, je suis à la fenêtre... 
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