27 août 1967 | Piero Bigongiari, Il fanciullo uscito dal mare

Publié le 27 août 2012 par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours
« Poésie d’un jour

IL FANCIULLO USCITO DAL MARE

Casa accesa nella luce continua
su una penisola tra due acque
che salgono verso la luna e scendono
ai tuoi occhi bassi.


              I venti
toccano accento di foglie sul muro,
esclamano i sassi la meraviglia dei dirupi
dove cupi uccelli si fanno notte a sera
alti in ripari muschiosi e i pesci splendono
guizzi rari di sole in piena notte.


Ma un binario continua oltre Lunata nella memoria
e in Lucca si attorce, chiocciola di una lumaca,
se il bambino disceso alza gli occhi,
guarda tra le fessure, intende uccelli,
abissali e soffitti colmi di alate
meduse.


      E’oltre la memoria, oltre
il tuo passo incantato, il piede cresciuto
per calpestare più terra e sfare
il cerchio argenteo delle lumache.


Sei uscito dal mare.
Cancella le tracce, confondi le orme,
uno sguardo enorme preme nella pupilla,
cimosa sul visibile, l’operazione
non è rimasta a mezzo, i numeri contano
anche se non tornano, rimasti qua e là,
pesci nella marea.


        Esci, scendi
dal tram che torna indietro e di già inalbera
la targa verso Pescia, la lumaca
si guarda intorno viscida, non toccarla.

27 agosto 1967


L’ENFANT SORTI DE LA MER



Maison illuminée dans la lumière continue
sur une péninsule entre deux eaux
qui montent vers la lune et descendent
à tes yeux baissés.


            Les vents
jouent des airs de feuilles sur le mur,
les rochers crient la merveille des abrupts
où de sombres oiseaux deviennent nuit au soir
perchés dans des abris moussus et les poissons resplendissent
rares éclairs de soleil en pleine nuit.


Mais les rails continuent au-delà de Lunata dans la mémoire
et s’enroulent dans Lucques, coquille d’escargot,
si l’enfant descendu lève les yeux,
regarde aux fissures, entend des oiseaux
abyssaux s’abîmer parmi les persiennes
entrouvertes et des plafonds couverts de méduses ailées.


      Il est au-delà de la mémoire, au-delà
de ton pas enchanté, le pied qui a grandi
pour fouler plus de terre et défaire
le cercle argenté des escargots.


Tu es sorti de la mer.
Efface les traces, brouille les empreintes,
un regard énorme fait pression dans la pupille,
lisière sur le visible, l’opération
n’est pas restée en plan, les nombres comptent
même s’ils ne s’ajustent pas, restés çà et là,
poissons dans la marée.


              Sors, descends
du tram qui revient en arrière et déjà arbore
la plaque vers Pescia, l’escargot
regarde autour de lui visqueux, ne le touche pas.


Piero Bigongiari [Antimateria, 1964-1971, Milano, Mondadori, 1972], Ni terre ni mer, Orphée/La Différence, 1994, pp. 28-31. Traduit de l’italien et présenté par Antoine Fongaro.



PIERO BIGONGIARI



■ Piero Bigongiari
sur Terres de femmes

→ Pescia-Lucca
→ Nice Pisa

■ Voir aussi ▼

→ (sur enjambées fauves) plusieurs poèmes extraits de Ni terre ni mer
→ (sur Le Scriptorium) deux poèmes extraits des Remparts de Pistoia
→ (sur CristinaCampo.it) une bio-bibliographie de Piero Bigongiari + une sélection de poèmes




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