J.O. de Raymond Depardon

Publié le 28 août 2012 par Ecribouille @Ecribouille

Voilà la belle et heureuse trouvaille du moment, J.O. de Raymond Depardon, c’est un récit, des images, une histoire.
Raymond Depardon, je vous en ai récemment parlé pour le film Journal de France qui ressort des cartons les vieux films et le tout récent travail d’un homme dont la réputation n’est plus à faire. Au détour d’une étagère de la librairie Delamain, mes yeux ont été attirés par ce petit livre de poche qui montre un athlète le poing levé. Mon regard glisse alors sur les 4 caractères qui forment le titre : J.O. L’auteur se trouve alors être Raymond Depardon, le photographe.


Mes mains saisissent l’objet et sont surprises par son poids. Ce livre de poche demande à être transporté dans une poche en kevlar car sa densité est tout à fait inhabituel. J’ouvre alors une page au hasard pour remonter vers la première en laissant, comme je le fais toujours, mon attention s’accrocher à une phrase ou deux.

Seulement le livre est composé comme un cahier de poésie ou de géographie. J’ai d’un côté le récit de Raymond Depardon et de l’autre une photographie signée du même nom. Toutes sont en noir et blanc et toutes documentent 5 années de Jeux Olympiques d’été. L’encre est si dense qu’on en sent les variations sur le papier peu coutumier de ce genre de traitement.

L’histoire commence à Tokyo en 1964, Raymond est photographe professionnel depuis seulement 4 ans et fait ses armes sur la photographie sportive. Il découvre que c’est tout un art et qu’il faut toujours anticiper le geste ou même prévoir l’exploit.

Ce livre est à la fois l’histoire d’un homme, l’histoire d’un oeil et de son travail, mais aussi l’histoire du stade et l’histoire politique de 1964 à 1980. Car lorsqu’il couvre ces jeux Olympiques, Raymond Depardon confie qu’il s’est rendu compte qu’il photographiait toujours de la politique. Elle apparaît à Mexico devant la révolte des athlètes noirs américains pour lutter contre la ségrégation raciale aux États-Unis, à Münich lors de la prise en otages de l’équipe israëlienne, à Moscou devant le boycotte des nations de l’Ouest…

Amateurs de sport, admirateurs de photographie, passionnés d’histoire et de géopolitique, ne ratez pas J.O aux éditions POINTS (9,90 €).