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Alexandre Courtès, quand un génie du clip passe au ciné

Publié le 09 juillet 2012 par Blended @blendedph

Son allure débonnaire et sa barbe grisonnante ne le laissent pas forcément présager, mais la malice qui illumine ses yeux nous rappelle avec certitude qu’Alexandre Courtès est bien l’avenir de l’image.
Le réalisateur français a suivi un parcours classique en trois étapes : clip, court, long. Sauf, qu’il a décidé de tout rafler et d’influencer plusieurs générations lors de la première étape avant de passer très rapidement sur la seconde et d’arriver pour longtemps on l’espère sur la troisième.

Les clips réalisés par Alexandre Courtès, seul ou avec son compère Martin Fougerol, vous les connaissez forcément. Le défilé hypnotique et géométrique des White Stripes, c’est lui. Mais avant de tourner avec les plus grands outre-manche ou outre-atlantique, c’est la French Touch (Air, Cassius, Daft Punk…) qui va faire connaître le duo.
Ensuite, U2 (quatre fois quand même), Jamiroquai, Kylie Minogue, Franz Ferdinand, Alice in Chains, Justice et tout dernièrement, le bien taré Cochon Ville de Sébastien Telier.

Alexandre Courtès et Martin Fougerol deviennent des icônes du clip. Plus connus chez les anglo-saxons que dans l’hexagone. Le Wikipedia anglais leur réserve d’ailleurs belle entrée à l’intitulée amicale « Alex et Martin » alors qu’ils semblent inconnus dans l’encyclopédie mondiale en langue française.
Leur carrière de clippeurs trouve certainement une apogée avec le Grammy Awards du meilleur clip 2005 pour Vertigo de U2.

Dans l’univers du clip, Alexandre Courtès a réussi. Puisqu’il est possible d’entendre aujourd’hui des phrases telles que « tiens, on dirait du Courtès ». Donc, le réalisateur passe à autre chose. D’abord, il tourne pour le duo Dujardin-Lellouche, surtout par amitié avec le second. Dans Les Infidèles, il signe la séance de bondage de Manu Payet et surtout, Les Infidèles Anonymes qui réunit la plupart des personnages dans un huis-clos à mille degré de lecture, mené par une superbe Sandrine Kiberlain.

Ensuite, Alexandre Courtès se lance directement dans son premier projet réellement personnel. Un long métrage. Un Ovni bien sur. The Incident. Directement sorti en DVD, il ne connaît pas le succès escompté. Et pourtant, cette histoire d’un groupe de rock plongé au milieu des émeutes d’un asile de fous, au montage nerveux et à la lumière étouffante, a conquis tout un public demandeur de nouveautés. Pensé comme un hommage à Assaut de Carpenter, il permet surtout de découvrir le vrai univers du réalisateur. Un univers incroyable qui va tout engloutir sur son passage.

Mais comme Alexandre Courtès n’est pas monolithique, il voudrait, après l’horreur, passer à la comédie (en bon fan de Will Ferrell qu’il est). Il semblerait qu’avoir passé 15 ans à tourner des clips pour d’autres artistes, d’autres visions, ait nourrit l’appétit de cet ogre de l’image. On attend plus qu’une boulimie de réalisations.

Alexandre Courtès, quand un génie du clip passe au ciné

Alexandre Courtès, quand un génie du clip passe au ciné


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